🐯 En Rapport Avec Le Pùre De La Psychanalyse

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Le complexe d’ƒdipe conditionne la structuration de la future vie amoureuse. Un AprĂšsla mort de son pĂšre le 23 octobre 1896, Celui-ci est dĂ©fini comme le dĂ©sir inconscient d'entretenir un rapport sexuel avec le parent du sexe opposĂ© (c'est l'inceste) et celui d'Ă©liminer le parent rival du mĂȘme sexe (le parricide). Ainsi, le Lapsychanalyse, au tournant du XXe siĂšcle, reconnaĂźt au pĂšre une fonction de « castration symbolique », en Ă©cho Ă  l’autoritĂ© statutaire qu’il pouvait avoir sur le plan social. Cette approche a Ă©tĂ© controversĂ©e dans les annĂ©es 1970, aux marges des courants dominants ce champ, dans le contexte de l’émancipation sexuelle, gĂ©nĂ©rationnelle et fĂ©ministe. Voustrouverez ci-dessous la(les) rĂ©ponse(s) exacte(s) Ă  EN RAPPORT AVEC LE PERE DE LA PSYCHANALYSE que vous pouvez filtrer par nombre de lettres. 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Chemin faisant, nous avons montrĂ© que le systĂšme de parentĂ© trobriandais s En2004, l’INSERM a produit un Ă©pais rapport dĂ©montrant l’inefficacitĂ© thĂ©rapeutique de la psychanalyse pour la majoritĂ© de troubles mentaux (PsychothĂ©rapie. Trois Surla base du concept psychanalytique, les diffĂ©rentes perceptions de la parentalitĂ© peuvent ĂȘtre sĂ©parĂ©es en 3 groupes : La parentalitĂ© (et donc les besoins de l’enfant) selon la Avec« Sexe et genre, contre la normativitĂ© en psychanalyse » C-M François-Poncet.propose une discussion qui fait suite au texte de Paul Denis publiĂ© le 18 janvier 2022, Elle revient sur certaines propositions concernant la reprĂ©sentation de la diffĂ©rence des sexes dans la culture. Telleest la question posĂ©e par le livre. L'auteur Ă©tant psychanalyste et ayant travaillĂ© auprĂšs (d'Ă©quipes) de travailleurs sociaux en tant que formateur et superviseur, il explique ce que peut la psychanalyse dans le secteur social, et ce qu'elle ne doit pas viser. L'ensemble du discours de Papon est caractĂ©risĂ© par le retournement du Jappuie particuliĂšrement sur le « conduire au-dehors avec soin » Cette notion de soin est importante pour la suite de ce qu’est la fonction paternelle selon la psychanalyse. En effet, « La fonction du pĂšre est de sĂ©parer l’enfant de la mĂšre. Il doit s’interposer entre la mĂšre et l’enfant pour permettre Ă  l’enfant de Solutionpour la rĂ©solution de "en rapport avec le pĂšre de la psychanalyse" Dictionnaire et dĂ©finitions utilisĂ©s DĂ©finition et synonyme en 2 Ă  9 lettres Ajouter une dĂ©finition FREUDIEN 8 lettres En rapport avec le pĂšre de la psychanalyse FREUD 5 lettres Nom propre Sigmund Freud (MĂ©decine) PĂšre de la psychanalyse Homme au divan PI 2 lettres Fonctiondu pĂšre n’est pas tout Ă  fait correct concernant l’identification pour laquelle c’est la fonction de Nom du PĂšre qui est concernĂ©e, cependant, la fonction du pĂšre, sur un versant imaginaire cette fois joue un rĂŽle important dans l’imitation. Je vais donc partir de ce qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le dĂ©but, qui serait [] A6PTOq. Abstract Index Outline Author's notes Text Bibliography Notes References About the author Abstracts Il s’agit de tirer quelques enseignements de la discussion relativement oubliĂ©e, entre Claude LĂ©vi-Strauss et Jacques Lacan. Le problĂšme porte essentiellement autour de la dĂ©finition de la notion du symbolique pour les deux auteurs puisque cette notion est toujours paradigmatique dans les deux disciplines, que sont l’anthropologie et la psychanalyse, sans pour autant ĂȘtre vĂ©ritablement Ă©quivalente. Il s’agit d’éclairer ces rapports disciplinaires, tant au niveau Ă©pistĂ©mologique qu’au niveau historique, notamment Ă  partir des donnĂ©es de la clinique psychanalytique, comparables, dans une certaine mesure, aux problĂšmes relatifs au terrain ethnographique. Car au delĂ  de leurs diffĂ©rences, la psychanalyse et l’anthropologie, n’ont‑elles pas en partage le paradigme symbolique contre le rĂ©ductionnisme naturaliste ou cognitivo‑comportemental qui prĂ©tend aujourd’hui monopoliser l’espace de la lĂ©gitimitĂ© Ă©pistĂ©mique ? This article aims to draw some lessons from a relatively forgotten discussion between Claude LĂ©vi-Strauss and Jacques Lacan. The problem is essentially that of the definition of the symbolic order symbolique. Indeed, this notion is always paradigmatic in their respective disciplines, without really being equivalent. Beyond their differences, do not psychoanalysis and anthropology share the symbolic paradigm against a naturalist or cognitive-behavioural reductionism that claims nowadays to monopolize the space of epistemic legitimacy? The article aims to clarify these disciplinary relations, on the epistemic level well as on the historical level, in particular using data from psychoanalytical psychiatry, which are partly comparable to problems relating to ethnographic fieldwork. Top of page Author's notes Je remercie chaleureusement RĂ©mi Bordes, sans qui, le prĂ©sent article n’aurait pas pu voir le jour, ni mĂȘme ĂȘtre Ă©crit. Ce dernier s’inscrit dans l’ouvrage collectif qu’il a dirigĂ©, Dire les maux 2008. Full text J’ai posĂ© la question suivante – le fonctionnement de la PensĂ©e sauvage, mis par LĂ©vi‑Strauss Ă  la base des statuts de la sociĂ©tĂ©, est un inconscient, mais suffit‑il Ă  loger l’inconscient comme tel ? Et s’il y parvient, loge‑t‑il l’inconscient freudien ? Lacan, 1990 [1964] 1 Nous entendons le terme de symbolique, ou de paradigme symbolique », au sens gĂ©nĂ©ral oĂč il s’op ... 1On a souvent tendance Ă  oublier qu’à cette charniĂšre du XIXe et du XXe siĂšcle qui voit l’avĂšnement de nos sciences humaines actuelles, il Ă©tait alors question plutĂŽt de sciences de l’homme » et non pas de sciences humaines ». Le glissement sĂ©mantique, on le sait, a toute son importance puisqu’il signe un changement de paradigme celui d’une anthropologie biologique Ă  une anthropologie qui s’intĂ©resse Ă  la dimension symbolique1. 2 D’aprĂšs ces doctrines, le trouble psychique Ă©tait dĂ» Ă  processus neuro‑dĂ©gĂ©nĂ©ratif. 3 Il faut rappeler que Durkheim, fondateur de la sociologie, tout comme Ribot, fondateur de la psyc ... 2Or historiquement, la psychanalyse occupe une place assez singuliĂšre parmi les autres sciences humaines » elle se tient, pourrait‑on dire, sur le front » d’un champ de bataille par lequel celles‑ci se dĂ©tachĂšrent du paradigme naturaliste. En effet, Ă  l’époque de Freud, le monopole de la lĂ©gitimitĂ© psychiatrique Ă©tait dĂ©tenu par une clinique biomĂ©dicale dominĂ©e par la doctrine de la dĂ©gĂ©nĂ©rescence de Kraepelin, la psychophysiologie et le scientisme en gĂ©nĂ©ral2. LĂ  oĂč par dĂ©finition, l’on n’avait affaire qu’à des corps‑objets » ou Ă  des comportements, la psychanalyse va s’occuper de la parole du sujet » et introduire la dimension du symbolique. DĂšs son apparition, cette discipline eut certainement, plus que toute autre de ses consƓurs, Ă  croiser le fer avec les conceptions naturalistes ou scientistes qui constituaient par dĂ©finition l’horizon Ă©pistĂ©mologique, oĂč pourtant elle entendait se dĂ©ployer – rappelons que Freud, contrairement Ă  la plupart des fondateurs des sciences humaines, n’était pas philosophe3, mais mĂ©decin, et il en fut de mĂȘme pour Lacan. À cet Ă©gard, l’avĂšnement de l’anthropologie culturelle relĂšve davantage d’une coupure Ă©pistĂ©mologique et institutionnelle que du combat de rue » que dĂ»t mener dans son domaine la psychanalyse, et qu’elle doit mener encore Ă  l’heure actuelle pour exister elle est d’abord et toujours une immixtion dans le terrain de la psychiatrie biomĂ©dicale, elle est aussi un geste critique contre tout rĂ©ductionnisme scientifique, fĂ»t‑il aujourd’hui comportemental ou cognitiviste. C’est Ă  partir de cette idĂ©e selon laquelle il existe une certaine exemplaritĂ© Ă©pistĂ©mologique de sa situation que nous souhaitons commencer notre investigation. 3En effet, si l’on admet que la psychanalyse, plus que toute autre discipline, eut Ă  s’affronter aux rĂ©ductionnismes et aux scientismes de toutes sortes et que c’est sa condition mĂȘme, l’élucidation de cette situation, tout en jetant quelques lumiĂšres sur la nature de son paradigme symbolique », ne pourrait‑elle pas, par la mĂȘme occasion, jeter aussi quelques lumiĂšres sur le paradigme symbolique » anthropologique ? Car s’il est vrai que le symbolique » du psychanalyste n’est pas exactement la mĂȘme chose que le symbolique » de l’anthropologue, et que se marque par lĂ  une grande partie de leurs diffĂ©rences disciplinaires que tous deux dĂ©fendent bien souvent becs et ongles », il n’en demeure pas moins que tous deux reconnaissent Ă  cette catĂ©gorie une valeur Ă©pistĂ©mologique fondamentale, ne serait‑ce, a minima, que pour se distinguer des perspectives naturalistes, biomĂ©dicales et scientistes. Donc, qu’en est‑il de cette notion de symbolique » que manipule aussi bien l’anthropologue que le psychanalyste ? Il semble important de revenir aux fondements de ce paradigme, dans la mesure oĂč il est ce qui les rassemble, d’un certain point de vue, en une mĂȘme communautĂ© scientifique ». 4 La citation complĂšte mĂ©rite l’attention pour donner un aperçu de son propos Il n’y a pas d’au ... 5 Sur ces questions on se reportera Ă  l’excellente critique de Bernard Juillerat 2001 9-38 conc ... 6 C’est notamment le cas du trĂšs mĂ©diatisĂ© Livre noir de la psychanalyse oĂč les auteurs, aprĂšs avoi ... 7 Comment ne pas voir que les rĂ©cents dĂ©bats autour de l’efficacitĂ© thĂ©rapeutique de la psychanalys ... 4Enfin, last but not least, ce questionnement Ă©pistĂ©mologique fondamental, au‑delĂ  de son intĂ©rĂȘt spĂ©cifique, paraĂźt d’autant plus pertinent qu’on assiste aujourd’hui prĂ©cisĂ©ment Ă  ce qu’il faut bien appeler une renaissance du scientisme. Si les sciences humaines purent s’en dĂ©faire au cours de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle comme nous l’avons Ă©voquĂ©, force est de constater qu’il est de nouveau de mode dans toutes les disciplines. On le trouve aussi bien Ă  l’Ɠuvre dans l’anthropologie cognitiviste, telle celle que Dan Sperber dĂ©veloppe depuis les annĂ©es 90 Sperber, 1987, 1996, et selon laquelle il n’y a pas d’exception aux lois de la physique » puisque dans le social, on est confrontĂ© au mĂȘme matĂ©riel »4 de telles dĂ©clarations laissent songeur
5, qu’en psychologie, oĂč se dĂ©veloppe l’approche cognitivo‑comportementaliste. Par exemple, pour Varela ou Dortier, l’inconscient ne peut ĂȘtre que cognitif, c’est‑à‑dire confondu avec les automatismes mentaux » Dortier, 1999 ; Varela, Thompson & Rosch, 1999. Il est Ă©vident que ces courants relĂšvent d’un phĂ©nomĂšne rĂ©pandu. Il s’agit explicitement d’éradiquer la psychanalyse du champ de la lĂ©gitimitĂ© Ă©pistĂ©mologique et clinique6, tout comme l’anthropologie cognitive cherche Ă  arraisonner l’anthropologie culturelle et symbolique. Et n’est‑ce pas ce que fait aussi la biomĂ©decine lorsque, contre l’anthropologie mĂ©dicale, elle prĂ©tend garder le monopole de la lĂ©gitimitĂ© thĂ©rapeutique ? Ce sont les mĂȘmes tendances que l’on constate dans le champ psy » et dans le champ anthropologique7. Les interrogations Ă©pistĂ©mologiques que nous tenterons de soulever sont donc d’autant plus d’actualitĂ© que tous ces nouveaux » courants partagent un certain idĂ©al de science avec les sciences naturelles, duquel nos disciplines se distinguent. Ce questionnement sur le paradigme symbolique s’inscrit dans une certaine urgence par rapport Ă  un contexte thĂ©orique et politique dont on comprendra que l’on ne pouvait le passer sous silence. 8 C’est le cas d’une lecture qui semble devenir frĂ©quente et qui, mĂȘme si elle est incontestablemen ... 9 En effet, les rapports de Lacan Ă  LĂ©vi‑Strauss ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© remarquablement explorĂ©s mais de mani ... 5Il se trouve que la dĂ©finition de cette fonction symbolique » fut discutĂ©e par deux des figures les plus illustres de l’anthropologie et de la psychanalyse Lacan et LĂ©vi‑Strauss. On a gĂ©nĂ©ralement coutume d’associer ces deux Ɠuvres sous la houlette du paradigme structuraliste8 ainsi certaines divergences pourtant essentielles, qui tiennent Ă  une certaine vision du langage, des mots et de leur rapport Ă  la vĂ©ritĂ©, ne sont pas explorĂ©es9. C’est la raison pour laquelle nous reprendrons certains aspects mĂ©connus de la discussion disciplinaire qui eut lieu entre Lacan et LĂ©vi‑Strauss, autour de la dĂ©finition de cette fonction symbolique ». PrĂ©cisons d’emblĂ©e qu’il ne s’agit Ă©videmment pas de rĂ©duire l’anthropologie Ă  LĂ©vi‑Strauss, ni la psychanalyse Ă  Lacan il s’agit simplement de reprendre un dĂ©bat dont certains aspects semblent relativement oubliĂ©s, alors qu’ils sont nĂ©anmoins sans doute des plus fructueux et des plus propices pour tenter d’éclairer certains problĂšmes Ă©pistĂ©mologiques fondamentaux dans nos disciplines, et notamment celle de leur scientificitĂ©. 10 On ne prĂ©sentera pas ici l’ensemble des recherches d’anthropologie psychanalytique qui furent men ... 6Les rapports de l’anthropologie et de la psychanalyse, on le sait, furent houleux, parfois fĂ©conds10. Malheureusement, ils furent le plus souvent de part et d’autres marquĂ©s par le sceau du soupçon. Pourtant, on ne peut nier une certaine similaritĂ© entre les deux dĂ©marches la situation ethnographique vise Ă  explorer les contextes qui permettent de rendre intelligibles les savoirs et les pratiques d’un groupe social ; l’approche analytique opĂšre, en quelque sorte, de la mĂȘme maniĂšre par rapport au sujet car qu’est‑ce donc que la clinique sinon son terrain » ? 11 Depuis L’oedipe africain d’Ortigues 1966 la psychanalyse inspirĂ©e de Lacan n’a pas exprimĂ© gran ... 7Une des rĂ©centes tentatives pour fonder une nouvelle anthropologie psychanalytique » a proposĂ© un socle Ă©pistĂ©mologique Ă  partir duquel il s’agissait de dĂ©finir la pertinence d’un croisement des deux disciplines Bidou, 2001 ; Juillerat, 2001 ; Galinier, 1997. Mais tout en reconnaissant le mĂ©rite Ă©vident de ce projet, on remarque que cette initiative Ă©mane d’abord d’anthropologues qui s’intĂ©ressent Ă  la psychanalyse, et non l’inverse. C’est ainsi que leur point de vue n’est pas d’abord clinique, ce que l’on ne saurait Ă©videmment leur reprocher. De plus, la rĂ©fĂ©rence Ă  Lacan est relativement peu exploitĂ©e11. Or, sans pour autant succomber au lacano‑centrisme », nous voudrions montrer ici que, dans la clinique telle que l’élabora Lacan, rĂ©sident des enjeux Ă©pistĂ©mologiques cruciaux et assez irrĂ©ductibles concernant la nature du symbolique ». Loin de pouvoir ĂȘtre rapportĂ©s Ă  l’épistĂ©mologie de LĂ©vi‑Strauss, ces deniers ne sont pas sans rappeler les questionnements rĂ©flexifs relatifs Ă  l’obtention des donnĂ©es de terrain soulevĂ©es par les anthropologues contemporains. 12 On pense ici notamment Ă  l’ouvrage de Favret‑Saada qui fit date, Les mots, la mort, les sorts l ... 8En effet, pour Ă©rudits qu’il furent, les anthropologues fondateurs, Ă©taient avant tout des anthropologues de cabinet » ils compilaient les donnĂ©es collectĂ©es par d’autres, Ă  partir desquelles ils Ă©chafaudaient leurs thĂ©ories. Or cette posture mĂ©thodologique » ne fut pas sans effet, et c’est peut‑ĂȘtre l’anthropologie contemporaine ou plus particuliĂšrement celle que l’on appelle postmoderne – Favret-Saada, 197712 qui dĂ©masqua le plus brillamment les illusions de l’ancienne mĂ©thode en exhibant les questions problĂ©matiques du terrain ethnographiques. Non seulement les catĂ©gories sociales classiques ne sont pas lĂ©gitimes puisqu’elles tendent Ă  rĂ©ifier les agents sociaux, mais de surcroĂźt ces derniers s’avĂšrent aussi ĂȘtre des acteurs capables de stratĂ©gies et impliquĂ©s dans des jeux de langage dans lequel l’ethnologue, lui‑mĂȘme, se trouve pris. Or, on peut avancer qu’à l’instar du terrain ethnographique tel qu’il se pratique aujourd’hui, la possibilitĂ© de toute clinique repose prĂ©cisĂ©ment sur de semblables jeux de langage et sur la place qu’y prennent le sujet et son analyste. On pourrait dire que, en quelque sorte, c’est ce que Lacan explorera notamment sous le thĂšme de l’éthique de la psychanalyse ». Mais ce questionnement n’était-il pas inĂ©luctable Ă  partir du moment oĂč le pĂšre fondateur de la psychanalyse, invente sa discipline prĂ©cisĂ©ment au contact de son terrain », la clinique de l’hystĂ©rie Freud, 1895 ? 13 Mieux encore, comme on le sait, elle‑mĂȘme en dĂ©pend la production des faits de laboratoire s’in ... 9De ce dernier point de vue, on ne peut nier que l’approche biomĂ©dicale comme l’approche cognitivo‑comportementale du sujet semblent bien Ă©loignĂ©es de cette commune perspective d’une part, elles ne permettent pas de rendre compte de la complexitĂ© Ă©laborĂ©e par les acteurs sociaux, complexitĂ© qui s’inscrit d’abord dans des faits de langage, de langue et de parole13; d’autre part, elles nient leur place subjective. Ces approches se rĂ©vĂšlent en cela dĂ©positaires d’une conception Ă©pistĂ©mologique dangereusement naĂŻve, dont on verra que la conception de la fonction symbolique de LĂ©vi‑Strauss n’est pas exempte. En d’autres termes, lĂ  oĂč LĂ©vi‑Strauss Ă©choue comme le montra la critique postmoderne, Lacan reste d’actualitĂ©. 10Nous rappellerons d’abord les enseignements de l’expĂ©rience clinique psychanalytique sur la question de la parole du sujet. Puis nous aborderons la conception du symbolique chez LĂ©vi‑Strauss que nous comparerons avec celle de Lacan. Enfin, nous essaierons de dĂ©gager quelques perspectives Ă  partir des avancĂ©s proposĂ©es par l’anthropologie postmoderne et leurs implications pour la psychanalyse dans un ultime renversement si la psychanalyse traque les illusions, ne peut‑on pas voir, en regard de certaines recherches contemporaines, qu’elle n’en n’est pas elle‑mĂȘme exempte ? La parole du sujet 14 Comme nous le verrons Lacan dĂ©veloppe un certain rapport de la psychanalyse Ă  la science. Il ne s ... 11Il y a une chose de laquelle le psychanalyste ne saurait se dĂ©tourner sans se renier lui‑mĂȘme la clinique. C’est certainement un curieux paradoxe, comme nous l’avons indiquĂ© en prĂ©ambule, que la clinique psychanalytique ait pu apparaĂźtre, puis fleurir », sur la terre aride d’une psychiatrie exclusivement biomĂ©dicale. Si le scientisme imposait au mĂ©decin cet Ă©tonnant mĂ©pris de la rĂ©alitĂ© psychique [
], c’est aussi d’un mĂ©decin que devait venir la nĂ©gation du point de vue lui-mĂȘme »14 en tant qu’il est le praticien par excellence de la vie intime » Lacan, 1966b. C’est Freud, qui fit ce pas fĂ©cond sans doute parce qu’ainsi qu’il en tĂ©moigne dans son autobiographie, il y fut dĂ©terminĂ© par son souci de guĂ©rir [
] » idem. 12Aussi, Ă  l’instar des autres sciences humaines, la psychanalyse se dĂ©tache du paradigme anthropologique naturaliste de l’époque pour des raisons singuliĂšres il s’agit des exigences cliniques. Freud prend au sĂ©rieux la plainte de ses patientes, et paradoxalement ce sont elles qui vont l’enseigner. L’évanouissement de ses patientes ne relĂšve pas d’une causalitĂ© organique, il s’agit en quelque sorte d’une maladie par reprĂ©sentation » Laplanche & Pontalis, 1967 qui se caractĂ©rise par le mĂ©canisme de conversion » Freud, 1894 [
] ce qui spĂ©cifie les symptĂŽmes de la conversion, c’est leur signification symbolique ils expriment par le corps, des reprĂ©sentations refoulĂ©es » Laplanche & Pontalis, op. cit.. 13C’est ainsi qu’aprĂšs l’hypnose et l’enjeu cathartique de la cure, afin de s’écarter de la suggestion, c’est la talking cure qui s’impose. Seule la parole tĂ©moigne de la rĂ©alitĂ© psychique de l’hystĂ©rique. Ainsi, il va leur rendre la dignitĂ© de sujet de laquelle elles Ă©taient gĂ©nĂ©ralement dĂ©chues dans ces lieux en les Ă©coutant. 15 Cette affirmation mĂ©riterait bien entendu de plus longs dĂ©veloppements, que nous n’avons pas les ... 16 C’est‑à‑dire au sens oĂč l’on parle d’une science physique. 14Cette attention au sujet est le rĂ©quisit clinique de la psychanalyse. L’introduction de la dimension symbolique en tant que causalitĂ© irrĂ©ductible Ă  une causalitĂ© organique au sein de l’institution asilaire passe par la figure du psychanalyste, et plus tard du psychologue. C’est lĂ , en quelque sorte, un humanisme le psychanalyste est un humaniste Ă  l’hĂŽpital, ce qui est une vĂ©ritable rĂ©volution copernicienne dans le champ des pratiques asilaires15. Ainsi, si l’écoute psychanalytique ne se fait pas au hasard, elle ne relĂšve pas de la science au sens moderne du terme16. Elle semble mĂȘme revĂȘtir certains aspects anti-mĂ©thodiques Nous ne devons attacher d’importance particuliĂšre Ă  rien de ce que nous entendons et il convient que nous prĂȘtions Ă  tout la mĂȘme attention "flottante", suivant l’expression que j’ai adoptĂ©. On Ă©conomise ainsi un effort d’attention
 et on Ă©chappe ainsi au danger insĂ©parable de toute attention voulue, celui de choisir parmi les matĂ©riaux fournis. C’est en effet ce qui arrive quand on fixe Ă  dessein son attention l’analyste grave en sa mĂ©moire tel point qui le frappe en Ă©limine tel autre, et ce choix est dĂ©terminĂ© par des expectatives et des tendances. C’est justement ce qu’il faut Ă©viter ; en conformant son choix Ă  son expectative, l’on court le risque de ne trouver que ce que l’on savait d’avance. En obĂ©issant Ă  ses propres inclinations, le praticien falsifie tout ce qui lui est offert » Freud, 1999. 15En d’autres termes, cette mĂ©thode particuliĂšre d’écoute place la psychanalyse dans un rapport au savoir et Ă  la science qui est inĂ©dit. En effet, le mĂ©decin doit faire fi de son savoir pour s’ouvrir Ă  la singularitĂ© du sujet, Ă  sa vĂ©ritĂ©, et dans cette quĂȘte, la parole seule est son alliĂ©. Le thĂ©rapeute n’est pas l’heureux bĂ©nĂ©ficiaire d’une science qui correspondrait au rĂ©el de la souffrance qui se prĂ©sente Ă  lui et qu’il conviendrait, suivant certains arrangements, d’ajuster ici et lĂ , en fonction de la particularitĂ© d’un sujet. À l’instar d’un certain nombre de philosophies classiques du doute de Descartes, Ă  l’épochĂš d’Husserl, le geste de l’analyste est celui de la suspension du savoir admis. Celui‑ci, pour entendre et bien entendre c’est‑à‑dire Ă©couter, doit oublier son savoir, en faire table rase. Loin d’incarner le maĂźtre des significations qui trĂŽnerait en majestĂ© du haut de son savoir, loin d’ĂȘtre le dĂ©positaire d’un sens qui pourrait se rĂ©soudre dans une Ă©conomie enfin rĂ©alisĂ©e, il est, lui aussi, partie de cet espace qui s’inaugure dans la sĂ©ance. Le psychanalyste ne peut, tel Ulysse attachĂ© Ă  son mĂąt, jouir du spectacle des sirĂšnes sans risques et sans en accepter les consĂ©quences » Blanchot citĂ© par Barthes, 1995b. L’espace analytique n’appartient pas en propre Ă  l’analyste mais le dĂ©passe dans un je‑ne‑sais‑quoi » mais c’est dans cette irrĂ©ductibilitĂ© que la guĂ©rison pourra trouver ses voies Ă  venir. Le savoir ne rĂ©sout pas la clinique, la pratique lui Ă©chappe inlassablement. Ainsi, si le savoir psychanalytique possĂšde quelque consistance, il la trouve parce qu’il est ouvert sur une pratique qui le met toujours en demeure. 16C’est la raison pour laquelle l’association libre implique de tout dire » selon une loi de non‑omission dans la mesure oĂč tout Ă©lĂ©ment peut ĂȘtre porteur de signification loi de non systĂ©matisation. On ne peut nier que les rĂšgles de cette Ă©coute vont Ă  l’encontre de l’idĂ©al de science. GuĂ©rir par les mots, c’est une activitĂ© par oĂč [
] il faut reconnaĂźtre l’intelligence mĂȘme de la rĂ©alitĂ© humaine, en tant qu’elle s’applique Ă  la transformer » Lacan, 1966b. Le psychanalyste cherche Ă  apprendre et Ă  faire apprendre au sujet Ă  reconnaĂźtre son histoire. Il s’agit, ni plus ni moins d’ [
] aider le sujet Ă  parfaire l’historisation actuelle des faits qui ont dĂ©terminĂ© dĂ©jĂ  dans son existence un certain nombre de tournants historiques. Mais s’ils ont eu ce rĂŽle, c’est dĂ©jĂ  en tant que faits d’histoire, c’est‑à‑dire en tant que faits reconnus dans un certain sens ou censurĂ©s dans un certain ordre » Lacan, 1966a. Ainsi, l’écoute psychanalytique suppose que le psychanalyste sache entendre ce que le discours du patient veut dire un silence peut devenir signifiant, le rĂ©cit d’une histoire quotidienne peut ĂȘtre pris pour un apologue et un lapsus peut ĂȘtre la marque d’un dĂ©sir. On parlera de la ponctuation » heureuse du psychanalyste qui vient faire signe au discours du patient afin de porter Ă  sa conscience les nƓuds par lesquels il se trouve coincĂ© ». La raison en est que l’inconscient est le chapitre censurĂ© de l’histoire du sujet. Ainsi l’anamnĂšse psychanalytique, les conjectures sur le passĂ© du patient n’ont d’autre but que de libĂ©rer l’avenir, de dĂ©nouer la souffrance l’effet d’une parole pleine est de rĂ©ordonner les contingences passĂ©es en leur donnant le sens des nĂ©cessitĂ©s Ă  venir, telles que le constitue le lieu par oĂč le sujet les fait prĂ©sentes » ibid..C’est lĂ  tout le propos de la psychanalyse reconstruire l’histoire du sujet dans sa parole. Car ni le dĂ©sir, ni l’histoire ne sont dĂ©terminĂ©s par la nature. Les pĂ©ripĂ©ties de la subjectivitĂ© ne sont que des stigmates historiques et jamais des stades instinctuels. Dans cette hĂŽtellerie du signifiant » l’écoute du psychanalyste aboutit Ă  une reconnaissance celle du dĂ©sir de l’autre Barthes, 1995a. 17On voit bien que l’espace analytique est irrĂ©ductible au savoir qui pourtant a permis de l’ouvrir. C’est sous le signe de la singularitĂ© que se joue la thĂ©rapie, et c’est sous ce signe Ă©trange, qui traverse dans son entier le corps de l’espace analytique, que le thĂ©rapeute lui‑mĂȘme se trouve. On pourrait mĂȘme dire, non sans quelque provocation, que lui et son patient s’y trouvent de ce point de vue logĂ©s Ă  la mĂȘme enseigne. 18Ainsi, [
] l’expĂ©rience analytique n’est pas dĂ©cisivement objectivable. Elle implique toujours au sein d’elle‑mĂȘme l’émergence d’une vĂ©ritĂ© qui ne peut ĂȘtre dite, puisque ce qui la constitue c’est la parole, et qu’il faudrait en quelque sorte dire la parole elle-mĂȘme, ce qui est Ă  proprement parler ce qui ne peut pas ĂȘtre dit en tant que parole » Lacan, 1953. Il y a donc une disjonction entre le savoir scientifique » et la vĂ©ritĂ© de la parole », qui est au cƓur de la clinique psychanalytique et qui se trouve posĂ©e comme condition de son avĂšnement. 19Évidemment, une telle prĂ©sentation de la psychanalyse Ă©loigne grandement celle‑ci de l’anthropologie classique. La psychanalyse s’occupe de la singularitĂ© du sujet, dans un savoir dont la formalisation scientifique semble bien dĂšs lors s’avĂ©rer impossible, alors que l’anthropologie s’occupe des reprĂ©sentations collectives, dont elle prĂ©tend ĂȘtre Ă  mĂȘme de rendre compte, voire de formaliser. DĂšs lors, si la psychanalyse ne relĂšve pas du savoir de la science, on comprend qu’elle puisse ĂȘtre conçue par l’anthropologie comme une pratique qui relĂšve d’une simple efficacitĂ© symbolique », au mĂȘme titre que de nombreuses autres institutions humaines que l’anthropologue est amenĂ© Ă  dĂ©crire. Nous commençons par lĂ  Ă  entrer dans le cƓur de ce que nous appellerons volontairement la polĂ©mique » de Lacan et de LĂ©vi‑Strauss. En choisissant un tel terme, il s’agit de se dĂ©marquer de l’idĂ©e selon laquelle ces deux auteurs seraient en accord ou que l’on pourrait ramener l’un Ă  l’autre. À mettre trop l’accent sur un certain structuralisme thĂ©orique qu’ils partagĂšrent un temps, on oublie qu’ailleurs se jouaient certaines diffĂ©rences essentielles qui allaient marquer le destin des disciplines. Le chaman et le psychanalyste anthropologie de la psychanalyse 17 Au‑delĂ  de leurs diffĂ©rences, ces deux auteurs plutĂŽt tenus Ă  l’écart du dĂ©bat aujourd’hui post ... 20La rĂ©fĂ©rence est connue. LĂ©vi‑Strauss fait une comparaison du chaman avec le psychanalyste en 1949 dans un article intitulĂ© L’efficacitĂ© symbolique », qu’il dĂ©die Ă  Ferdinand de Saussure 1949a. ConfrontĂ© Ă  la mystĂ©rieuse efficacitĂ© de la cure chamanique, l’anthropologue dĂ©veloppe une explication intellectualiste, s’écartant des approches anthropologiques classiques de la magie des annĂ©es trente LĂ©vy‑Bruhl, 1922 ; De Martino, 199917. 21La cure opĂ©rĂ©e par le chaman consiste, selon LĂ©vi‑Strauss, Ă  rendre pensable » et acceptable » une situation insupportable pour le patient qui souffre » dans son corps. L’intervention du chaman va consister Ă  intervenir de telle sorte Ă  rĂ©soudre le conflit. Pour LĂ©vi‑Strauss, le chaman est une sorte de mĂ©diateur entre le rĂ©el d’un corps qui souffre et le dĂ©sarroi psychique du malade. Il s’agit pour lui, par le truchement de son discours mythologique, de donner une forme narrative Ă  la maladie rĂ©elle. Que la mythologie du chaman ne corresponde pas Ă  une rĂ©alitĂ© objective ne compte pas, rajoute LĂ©vi‑Strauss ce qui compte, c’est que le malade et la communautĂ© y croient. 22Alors que dans la biomĂ©decine, l’explication faite au patient de la cause de son dĂ©sordre, recourant Ă  des Ă©lĂ©ments extĂ©rieurs comme les sĂ©crĂ©tions et les microbes, induit peu d’effets sur sa guĂ©rison, le discours mythologique du chaman qui dĂ©signe monstres et esprits malfaisants comme cause de la maladie, lui, guĂ©rit. Étrange paradoxe, commente LĂ©vi‑Strauss, dont la raison tient Ă  ce que dans un cas les relations de cause Ă  effet sont extĂ©rieures Ă  l’esprit du patient, tandis que dans l’autre les relations de cause Ă  effet sont internes Ă  l’esprit. Le chaman fournit Ă  sa patiente un langage qui permet de symboliser la souffrance. Alors que celle‑ci Ă©tait inexplicable, qu’elle venait perturber l’ordre naturel, l’intervention du chaman consiste Ă  la rĂ©inscrire dans l’ordre symbolique. Le chaman, par l’expression verbale et l’expĂ©rience que permet son intervention, procĂšde ni plus ni moins Ă  une rĂ©organisation symbolique qui a pour issue un dĂ©blocage du processus physiologique. 18 Le concept d’abrĂ©action se trouve essentiellement valorisĂ© dans les premiĂšres Ă©laborations thĂ©ori ... 23Ces considĂ©rations sur l’efficacitĂ© symbolique de la cure chamanique amĂšnent LĂ©vi‑Strauss Ă  la comparer aux ressorts de la technique psychanalytique freudienne. En effet, ne se propose t‑on pas dans les deux cas d’amener Ă  la conscience des conflits et des rĂ©sistances restĂ©s jusque-lĂ  inconscients ? Dans les deux cas, la rĂ©solution des conflits ne se fait pas en raison de la connaissance de la cause objective de la maladie, mais bien grĂące Ă  une expĂ©rience au cours de laquelle les Ă©vĂ©nements se rĂ©alisent dans un ordre et sur un plan qui permettent leur libre dĂ©roulement et conduisent Ă  leur dĂ©nouement ». Cette expĂ©rience vĂ©cue en psychanalyse, poursuit LĂ©vi‑Strauss, s’appelle abrĂ©action »18. Le psychanalyste intervient de maniĂšre non provoquĂ©e » par l’intermĂ©diaire du transfert dans les conflits du malade. Il peut dĂšs lors expliciter une situation restĂ©e informulĂ©e. Au‑delĂ  de leurs diffĂ©rences que LĂ©vi‑Strauss ne nie pas dans un premier temps le chaman est un orateur », tandis que le psychanalyste est un auditeur » d’aprĂšs lui, et que, d’autre part, le nĂ©vrosĂ© liquide un mythe individuel » lorsque l’indigĂšne se rĂ©inscrit dans une mythologie collective », nous retrouvons donc dans la figure du psychanalyste le mĂȘme opĂ©rateur que dans celle du chaman. Tous deux agissent en raison du ressort de l’efficacitĂ© de la fonction symbolique. Mais comment rendre compte de l’harmonie du parallĂ©lisme entre mythe et opĂ©rations rĂ©elles ? Comment expliquer que la narration mythologique puisse agir dans la rĂ©alitĂ© objective ? 24Pour rĂ©pondre Ă  cela, LĂ©vi‑Strauss fait l’hypothĂšse d’un isomorphisme anthropologique l’efficacitĂ© symbolique consisterait prĂ©cisĂ©ment dans cette propriĂ©tĂ© inductrice que possĂ©derait les unes par rapports aux autres, des structures formellement homologues pouvant s’édifier, avec des matĂ©riaux diffĂ©rents, aux diffĂ©rents Ă©tages du vivant processus organique, psychisme inconscient, pensĂ©e rĂ©flĂ©chie. La mĂ©taphore poĂ©tique fournit un exemple familier de ce procĂ©dĂ© inducteur » 25LĂ©vi-Strauss ose lĂ  une certaine audace Ă©pistĂ©mologique, en Ă©voquant un tel procĂ©dĂ© inducteur ne pourrait‑on pas parler Ă  cet Ă©gard de mythopoiĂšsis » au sens oĂč en un certain point la nature les processus organiques rejoint les dĂ©terminismes symboliques de la culture ? Évoquant la thĂ©orie linguistique du rapport de signifiant au signifiĂ© pour rendre compte de la relation de l’efficacitĂ© symbolique comme relation de symbole Ă  chose symbolisĂ© », la question porte peut‑ĂȘtre ici sur le statut du signifiĂ© chez LĂ©vi‑Strauss. LĂ©vi‑Strauss ne suppose t-il pas en effet dans une certaine mesure la possibilitĂ© d’un signifiĂ© de la nature » ? Pour sa part, si la psychanalyse ne rĂ©cuse pas la mĂ©taphore poĂ©tique, la question se pose de sa dĂ©termination ou de son extension. 26TrĂšs tĂŽt, Lacan va prĂ©ciser sa position sur cette question du dĂ©terminisme symbolique tout d’abord, comme nous allons le voir, en complexifiant le symbolique promut par LĂ©vi‑Strauss en introduisant sa catĂ©gorie de l’imaginaire, espace irrĂ©ductible du sujet ; puis en dĂ©veloppant la question du symbolique comme relevant exclusivement du langage, de la parole, ou du signifiant. C’est ainsi qu’il coupera court Ă  la causalitĂ© biologique lĂ  oĂč l’on va voir que LĂ©vi‑Strauss penche sĂ©rieusement en la faveur des processus organiques ». Nous allons suivre pas Ă  pas l’émergence de ce dĂ©saccord. La rĂ©ponse » de Lacan parole du sujet et langage de la science en psychanalyse 27DĂšs Le stade du miroir
 » de 1949, Lacan introduit la notion d’efficacitĂ© symbolique » de LĂ©vi‑Strauss. Mais il commence dĂ©jĂ  Ă  la dĂ©former ». S’agit‑il par lĂ  pour Lacan de rĂ©sister Ă  la tentation naturaliste de LĂ©vi‑Strauss ? Toujours est‑il qu’il complexifie le problĂšme en introduisant une nouvelle dimension la dimension imaginaire » qui a rapport Ă  la relation narcissique ou Ă  l’origine imaginaire du moi il s’agit du fameux stade du miroir ». On remarquera que cette notion d’ imaginaire » n’exclut pas la dimension du symbolique » mais s’y articule. On peut dire que la notion d’imaginaire permet Ă  Lacan de dĂ©placer le problĂšme quant Ă  la nature de la dimension symbolique, tout en spĂ©cifiant le levier opĂ©ratoire de la psychanalyse. Il y a pour lui une fonction inaugurale de l’image spĂ©culaire chez l’homme qui spĂ©cifie son rapport Ă  la nature » et du mĂȘme coup l’en Ă©loigne radicalement. Lacan rĂ©pond donc indirectement Ă  l’hypothĂšse de l’isomorphisme de maniĂšre tranchĂ©e À ce point de jonction de la nature et la culture que l’anthropologie de nos jours scrute obstinĂ©ment, seule la psychanalyse reconnaĂźt ce nƓud de servitude imaginaire que l’amour doit toujours redĂ©faire ou trancher » Lacan, 1966d. 19 » Pour les imagos, en effet, dont c’est notre privilĂšge que de voir se profiler, dans notre expĂ©r ... 28La relation de l’homme Ă  la nature est d’abord marquĂ©e par une discontinuitĂ©. Il s’agit d’une discorde primordiale » dont la psychanalyse a le privilĂšge d’apercevoir les mĂ©canismes dans la pĂ©nombre de l’efficacitĂ© symbolique »19. En d’autres termes, pour rendre compte de l’efficacitĂ© symbolique on ne saurait se passer de l’imaginaire du sujet. L’imaginaire lacanien est donc en quelque sorte une complexification du paradigme symbolique. 29S’il n’est pas lieu ici de rentrer dans la spĂ©cificitĂ© des catĂ©gories lacaniennes, ni de suivre leur Ă©volution, on peut en revanche remarquer que le dĂ©placement du concept d’efficacitĂ© symbolique lĂ©vi‑straussien sera solidaire d’une critique de l’idĂ©al de science que Lacan ne cessera de dĂ©velopper en mĂȘme temps qu’il prĂ©cisera le statut de la psychanalyse par rapport Ă  la science. Certains problĂšmes se posent en effet si le sujet est d’abord le rĂ©sultat d’Imagos, qu’en est‑il de la nature du discours qui prĂ©tend rendre compte de ces Imagos ? La fonction symbolique ainsi dĂ©viĂ©e et couplĂ©e Ă  une dimension imaginaire par la psychanalyse, peut‑elle encore prĂ©tendre Ă  une quelconque lĂ©gitimitĂ© Ă©pistĂ©mologique, si la vĂ©ritĂ© dĂ©pend toujours avant tout d’un sujet ? Sans succomber Ă  la tentation hermĂ©neutique, Lacan ne va faire que radicaliser son geste au fil de son Ɠuvre il va ainsi renouveler le rapport de la psychanalyse Ă  la question de la science. 20 MalgrĂ© sa tentative et son rapprochement avec Einstein, il n’échappa au feu de la critique de Pop ... 30Il reprend, en quelque sorte, les questions oĂč Freud en Ă©tait restĂ© et les approfondit. La question que se posait en effet Freud en 1933 Ă©tait en effet la psychanalyse est-elle une Weltanschauung c’est‑à‑dire une conception du monde comme l’est la religion ? Ce dernier chercha Ă  rĂ©pondre par la nĂ©gative en rattachant la psychanalyse Ă  l’émergence d’une Welt scientifique dans l’histoire Freud, 198420. Lacan, en prĂ©cise les rapports et s’écarte en partie de l’évolutionnisme scientifique freudien. Si l’avĂšnement de la psychanalyse est effectivement liĂ© Ă  la naissance de la science, ce n’est pas en tant qu’elle s’insĂšre dans la logique scientifique mais en tant que son champ relĂšve de ce que la science exclut ou rejette. S’il s’agit pour la psychanalyse d’ouvrir un espace irrĂ©ductible Ă  la vĂ©ritĂ© de la parole du sujet, c’est en tant qu’elle entretient un certain rapport au langage de la science qui est un rapport d’exclusion nĂ©cessaire. Évidemment, une telle conception suppose d’élucider plus prĂ©cisĂ©ment ce rapport de la parole que permet la psychanalyse au langage de la science. 21 Nous reprenons ici les analyses classiques de Milner 2000. 22 Des distinctions sont lĂ  encore Ă  faire entre le chaman et le psychanalyste. Pour l’un, il s’agit ... 31Que la science ne s’intĂ©resse qu’au gĂ©nĂ©ral est un constat qui s’impose. Saussure par exemple, pĂšre de la linguistique, cherchait, on le sait, Ă  fonder la science du langage. Ainsi il fut amenĂ© Ă  mettre Ă  jour les rĂ©gularitĂ©s et Ă  exclure de son champ d’investigation toutes les traces de l’irrĂ©gularitĂ© ou de l’accident singulier ». Or c’est prĂ©cisĂ©ment Ă  ces irrĂ©gularitĂ©s que la psychanalyse prĂȘte attention, en tant qu’elles rĂ©vĂšlent le sujet. En cela, le domaine qui intĂ©resse la psychanalyse n’est pas vraiment la linguistique, mais plutĂŽt ce que Lacan appelle la linguisterie », c’est‑à‑dire ce qui a trait Ă  la parole du sujet Lacan, 1972. Aussi son investigation se tient‑elle Ă  la limite de la linguistique qui est Ă©tude du langage Lacan dira d’ailleurs de cette derniĂšre qu’elle ne fraye rien pour l’analyse », car le lieu qui l’intĂ©resse n’est pas d’abord celui de la structure au sens d’une structure de langage qui se rĂ©pĂšte, mais le lieu de l’accident qui la rĂ©vĂšle mot d’esprit ou lapsus langagier qui marquent l’émergence du sujet et de sa parole21. S’il y a psychanalyse, c’est en tant que celle‑ci Ă  affaire Ă  la parole du sujet comme cause, ou encore qu’elle a affaire Ă  la relation de la vĂ©ritĂ© comme cause »22. En d’autres termes, chez Lacan, le signifiĂ© passe sous la barre du signifiant nous n’avons qu’un rapport Ă  ce dernier et non plus au premier. C’est pourtant de ce rapport au signifiant singulier que l’efficacitĂ© symbolique se soutient. 32Ainsi si on a rappelĂ© que LĂ©vi‑Strauss compare non sans raison le chaman et le psychanalyste, Lacan dans un texte moins connu des anthropologues Lacan, 1966c, compare cette fois‑ci, le discours de la science tel que celui auquel prĂ©tend LĂ©vi‑Strauss Ă  un discours religieux, et analyse l’interprĂ©tation faite par LĂ©vi‑Strauss du chaman et de la magie en montrant qu’elle Ă©vacue le sujet. On remarquera d’ailleurs qu’il ne parle pas du rapport du signifiant au signifiĂ© Ă  propos de l’efficacitĂ© symbolique comme LĂ©vi‑Strauss en parlait en 1949, mais du rapport du signifiant au signifiant, glissement qui n’est Ă©videmment pas sans implications. Une fois encore, il dĂ©forme » la perspective de LĂ©vi‑Strauss sur la question du symbolique Sur la magie je pars de cette vue, qui ne laisse pas de flou sur mon obĂ©dience scientifique, mais qui se contente d’une dĂ©finition structuraliste. Elle suppose le signifiant rĂ©pondant comme tel au signifiant c’est nous qui soulignons. Le signifiant dans la nature est appelĂ© par le signifiant dans l’incantation. Il est mobilisĂ© mĂ©taphoriquement. La Chose en tant qu’elle parle rĂ©pond Ă  nos objurgations. C’est pourquoi cet ordre de classifications naturelles que j’ai invoquĂ© de LĂ©vi‑Strauss, laisse dans sa dĂ©finition structurale entrevoir le pont de correspondances par lequel l’opĂ©ration efficace est concevable, sous le mĂȘme mode oĂč elle a Ă©tĂ© conçue ». 33Si, Lacan, malgrĂ© cette lĂ©gĂšre distorsion », reconnaĂźt l’approche structurale de LĂ©vi‑Strauss au sens d’une obĂ©dience scientifique », c’est surtout pour porter sa critique plus loin. Ce n’est pas seulement faire valoir l’absence du signifiĂ© dans le paradigme symbolique dont il est question pour lui. Ce qu’il pointe de maniĂšre critique c’est surtout l’évacuation du sujet singulier dans l’approche structurale, ou autrement dit la nĂ©cessitĂ© pour la science d’exclure le signifiant singulier, champ par excellence de l’investigation de la psychanalyse C’est pourtant lĂ  une rĂ©duction qui y nĂ©glige le sujet. Chacun sait que la mise en Ă©tat du sujet, du sujet chamanique y est essentielle. Observons que le chaman, disons en chair et en os, fait partie de la nature et que le sujet corrĂ©latif de l’opĂ©ration a Ă  se recouper dans ce support corporel. C’est ce mode recoupement qui est exclu du sujet de la science. Seuls ses corrĂ©latifs structuraux dans l’opĂ©ration lui sont repĂ©rables 
 » Lacan, 1966c 351. 34En d’autres termes, le savant anthropologue ne peut accĂ©der Ă  l’essence du chamanisme puisqu’il ne s’intĂ©resse qu’à sa dimension structurale. C’est donc, en quelque sorte, un cadeau empoisonnĂ©e » que Lacan fait Ă  LĂ©vi‑Strauss si le structuralisme est bien du cĂŽtĂ© de la science, ce dernier ne peut qu’échouer Ă  rendre compte du sujet chaman. L’anthropologue ne peut qu’entrevoir le pont de correspondances », mais non rendre compte de la vĂ©ritĂ© de cette relation. On voit donc comment Lacan ne ramĂšne pas la question de l’efficacitĂ© symbolique Ă  celle de la science sinon Ă  sa critique, sans pour autant Ă©chouer dans le relativisme ou dans le rejet de la science. Nous sommes alors en 1966 et Lacan peut dĂšs lors affirmer qu’il n y’a pas de science de l’homme parce que l’homme de la science n’existe pas, seulement son sujet » ibid. 339. 23 Pour rendre compte de ce dĂ©ni Lacan va analyser l’acte fondateur de Descartes du cogito, en tant ... 24 Ni la psychanalyse ni la science ne relĂšvent du progrĂšs, car contrairement Ă  ce qu’on s’imagine ... 35N’est‑ce pas lĂ  une mise au point sans appel de l’entreprise de scientificitĂ© qui pourrait ĂȘtre visĂ© par les sciences humaines ? Il ne s’agit pourtant pas pour Lacan de tomber dans le subjectivisme, mais sinon d’analyser le rapport de la consistance de la vĂ©ritĂ© pour un sujet Ă  la connaissance de la science. Le sujet de la science et le sujet de la psychanalyse se retrouvent dans un rapport inĂ©dit, rapport de mutuelle exclusion pourrait-on dire celui du langage et de la parole. C’est ainsi que Lacan, soutiendra que la dĂ©marche structurale tout comme la science » en gĂ©nĂ©ral, impliquent un dĂ©ni du sujet, opĂ©ration par laquelle elles se constituent comme telles. Le dĂ©sir de savoir du savant est tel qu’il constitue la science en tant qu’elle l’évacue lui-mĂȘme. C’est un paradoxe, mais l’homme de science se trouve exclu par dĂ©finition de son savoir et de sa science, puisqu’il ne saurait s’y inscrire il est donc le sujet qui est en exclusion interne Ă  son objet » ibid. 341. C’est la raison pour laquelle la science, si on la regarde de prĂšs, n’a pas de mĂ©moire. Elle oublie les pĂ©ripĂ©ties dont elle est nĂ©e, quand elle est constituĂ©e, autrement dit une dimension de la vĂ©ritĂ© que la psychanalyse met lĂ  hautement en exercice » ibid. 350. C’est que la vĂ©ritĂ© comme cause » telle que l’explore et l’investit la psychanalyse, la science n’en veut rien savoir on parle alors de mĂ©canisme de dĂ©nĂ©gation » ou de forclusion » en clinique psychanalytique. En d’autres termes, le savoir de la science dĂ©pend de la nĂ©gation du sujet il vise sa clĂŽture23. Alors que par exemple, la logique moderne participe de cette tentative de clĂŽturer le sujet de la science, le dernier thĂ©orĂšme de Gödel montre qu’elle y Ă©choue ce qui veut dire que le sujet en question reste le corrĂ©lat de la science, mais un corrĂ©lat antinomique puisque la science s’avĂšre dĂ©finie par la non-issue de l’effort pour le suturer ». On voit donc que pour Lacan la science en mĂȘme temps qu’elle s’étend, que son langage se prĂ©cise, Ă©choue cependant Ă  rĂ©duire un reste » ce reste est prĂ©cisĂ©ment le sujet de la psychanalyse et la parole. C’est ainsi qu’il scelle la science et la psychanalyse tout en s’éloignant de la conception de la science comme scientisme24. Psychanalyse de l’anthropologie clinique de la fonction symbolique chez LĂ©vi‑Strauss 36En exposant les conceptions lacaniennes et lĂ©vi‑straussiennes de maniĂšre symĂ©trique, on constate que les diffĂ©rences s’accentuent, se creusent et en mĂȘme temps se prĂ©cisent. Il s’agit d’aller plus loin et de reprendre les fils de cette discussion afin de dĂ©placer Ă  notre tour le problĂšme en tirant les consĂ©quences de toutes ces assertions. La linguistique dont s’inspire LĂ©vi‑Strauss vise les rĂ©gularitĂ©s, or ce n’est pas la visĂ©e de Lacan, comme on l’a vu. Qu’est‑ce que cela implique que de s’intĂ©resser aux irrĂ©gularitĂ©s, que ce soit au niveau anthropologique ou au niveau de la nature du paradigme symbolique ? 37Cela signifie qu’on ne peut rĂ©duire un sujet Ă  la structure de sa langue ou du langage. Car si les cĂ©lĂšbres formules consacrĂ©es de Lacan, d’une part l’inconscient est structurĂ© comme un langage », et d’autre part l’inconscient existe, se motive de la structure, soit du langage », nous indiquent en derniĂšre instance que la structure, c’est le langage, qui est en mĂȘme temps condition de l’inconscient, ou encore, ce qui revient un peu au mĂȘme, qu’il n’y a d’inconscient que chez l’ĂȘtre parlant 
 », ces thĂšses n’ont cependant pas une simple portĂ©e de clĂŽture ou de coupure » mais surtout une valeur heuristique et engagent une recherche » Guyomard, 2004. En d’autres termes, si la possibilitĂ© de la parole du sujet est directement liĂ©e Ă  sa langue et au langage, elle ne saurait ĂȘtre arraisonnĂ©e ni par l’un ni par l’autre. La notion de fonction symbolique telle que LĂ©vi‑Strauss l’élabore est ainsi mise Ă  mal, et le structuralisme de Lacan est bien diffĂ©rent de celui de LĂ©vi‑Strauss. Il n’en partage pas l’idĂ©al de science. 25 Plus tard c’est la dimension du rĂ©el qui prendra le pas sur les deux autres. 38À partir de ces aspects, on commence Ă  saisir l’éventuelle contribution de la psychanalyse pour Ă©clairer, cette fois‑ci, certains ressorts inconscients de la science » anthropologique. La dimension symbolique telle que la manipule le psychanalyste est fort diffĂ©rente de celle envisagĂ©e par LĂ©vi‑Strauss, ne serait‑ce que parce que dĂšs 1949 Lacan la couple Ă  la dimension imaginaire25. ConsidĂ©rant la vĂ©ritĂ© de la parole en tant que cause du sujet, Lacan ouvre un espace Ă  la singularitĂ© du sujet qu’il prend bien soin d’articuler Ă  l’universel du langage de la science. Ce n’est Ă©videmment pas le cas de LĂ©vi‑Strauss qui tend plutĂŽt Ă  effacer le sujet et sa singularitĂ© au nom de la science. Si c’est cet anthropologue qui est reconnu comme le pĂšre de la notion fondamentale en anthropologie de fonction symbolique », il peut ĂȘtre intĂ©ressant de soulever certains aspects relativement mĂ©connus de sa conception et qui posent problĂšme relativement aux enjeux prĂ©sentĂ©s ici. 39En effet, tout se passe comme si la fonction symbolique de LĂ©vi-Strauss Ă©tait une façon d’éviter l’inconscient psychanalytique et le remaniement de la question du symbolique par rapport au sujet qu’effectue Lacan. On peut se reporter Ă  son entretien avec Bellour 1979 B – Je voulais revenir et insister, en les formulant de façon plus globale, sur les questions qui prĂ©cĂ©daient, en particulier celle sur la psychanalyse Ă  laquelle vous me semblez n’avoir qu’à moitiĂ© rĂ©pondu. Ceci, dans la mesure oĂč les clivages que vous pratiquez se trouvent Ă©luder spĂ©cifiquement la dimension fondamentale de l’inconscient comme production du dĂ©sir. L-S – Mais est-ce la dimension fondamentale de l’inconscient ? Je n’en suis nullement convaincu ». 40Si LĂ©vi‑Strauss a bien repĂ©rĂ© une dimension mythopoĂŻĂ©tique dans laquelle se dĂ©ploie l’exercice de la cure psychanalytique, il n’est pas certain que l’on puisse cependant rapporter celle‑ci Ă  la fonction symbolique telle qu’il l’entend. En effet, LĂ©vi‑Strauss dĂ©nie la singularitĂ© du sujet. Dans les textes que nous avons Ă©voquĂ©s LĂ©vi‑Strauss nous dit que la fonction symbolique renvoie Ă  un ensemble de structures intemporelles que l’on appellerait inconscient », et dĂšs lors, nous verrions s’évanouir la derniĂšre diffĂ©rence entre la thĂ©orie du chamanisme et celle de la psychanalyse. L’inconscient cesse d’ĂȘtre l’ineffable refuge des particularitĂ©s individuelles, le dĂ©positaire d’une histoire unique, qui fait de chacun de nous un ĂȘtre irremplaçable. Il se rĂ©duit Ă  un terme par lequel nous dĂ©signons une fonction la fonction symbolique [
] qui chez tous les hommes s’exerce selon les mĂȘmes lois ; qui se ramĂšne en fait Ă  l’ensemble de ses lois » 1949 a 232 41Puis, un peu plus loin, LĂ©vi‑Strauss avance que l’inconscient est toujours vide ; ou plus exactement, il est toujours aussi Ă©tranger aux images que l’estomac aux aliments qui le traversent ». Il est en fait l’organe d’une fonction, la fonction symbolique ». Du coup, il se borne Ă  imposer des lois structurales qui Ă©puisent sa rĂ©alitĂ© » ibid. 233. On le voit, l’assimilation est totale et radicale, et l’inconscient vidĂ© de toute pulsion, de toute dimension singuliĂšre, de tout dĂ©sir. Il est Ă©quivalent Ă  la fonction symbolique » qui est une sorte de mĂ©canique opĂ©ratoire de l’intellect. 42Face Ă  une telle conception, on ne peut que se remĂ©morer la boutade de Barthes ’Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermĂ©e est un proverbe structuraliste » Barthes, 1995a 337. N’y a t‑il pas en effet une rage structuraliste » rage qui a peut‑ĂȘtre pris des gants, mais une rage polie est toujours une rage », se demandait alors Barthes non sans une dĂ©licieuse malice ? Car dans l’auguste mouvement par oĂč LĂ©vi‑Strauss affirme l’hypothĂšse symbolique, il ne rĂ©siste pas, on le voit, Ă  la tentation d’arraisonner l’inconscient de la psychanalyse Ă  sa fonction symbolique ». 43Mais ce n’est pas tout, et c’est le deuxiĂšme aspect de notre hypothĂšse. Que LĂ©vi‑Strauss fasse du modĂšle structural un modĂšle explicatif tout-puissant et universel est une chose qui en soi est assez problĂ©matique ; cette critique a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e en grande partie et Ă  juste titre, notamment par les anthropologues postmodernes. Mais soulignons que la maniĂšre dont il le fait dans ces textes mĂ©rite une attention particuliĂšre car et c’est lĂ  une des modalitĂ©s de son discours gĂ©nĂ©ralement peu mise en valeur car il hypothĂšque la psychanalyse au nom d’un progrĂšs irrĂ©sistible de la science biochimique et physiologique 26 On peut remarquer au passage que le geste de LĂ©vi‑Strauss est d’autant plus retord » qu’il s’ap ... L’analogie entre les deux mĂ©thodes chamanique et psychanalytique serait plus complĂšte si la description en termes psychologiques des psychoses et des nĂ©vroses disparaĂźt un jour devant une conception physiologique, ou mĂȘme biochimique [
] Cette Ă©ventualitĂ© pourrait ĂȘtre plus proche qu’il ne semble, puisque les recherches suĂ©doises rĂ©centes ont mis en Ă©vidence des diffĂ©rences chimiques, portant sur leur richesses en polynuclĂ©otides, entre les individus normaux et celles de l’aliĂ©nĂ© » ibid. 23126. 44Ces quelques remarques qui vantent les mĂ©rites d’une approche biologique de l’ĂȘtre humain se retrouvent plus tard dans d’autres Ă©crits. Dans Le totĂ©misme aujourd’hui, LĂ©vi‑Strauss Ă©crit En vĂ©ritĂ© les pulsions et les Ă©motions n’expliquent rien ; elles rĂ©sultent toujours soit de la puissance du corps, soit de l’impuissance de l’esprit. ConsĂ©quences dans les deux cas, elles ne sont jamais des causes. Celles‑ci ne peuvent ĂȘtre cherchĂ©es que dans l’organisme, comme seule la biologie sait le faire, ou dans l’intellect, ce qui est l’unique voie offerte Ă  la psychologie comme Ă  l’ethnologie » 1962 103. 45On voit bien que la fonction symbolique » s’assimile Ă  un intellect renvoyĂ© au fonctionnement du cerveau, tel qu’il est envisagĂ© par la biologie. Un des commentateurs de LĂ©vi‑Strauss nous dit d’ailleurs Il semble bien que LĂ©vi‑Strauss pour sa part est convaincu de la complĂ©mentaritĂ© entre le structuralisme et la neurobiologie 
. Les propriĂ©tĂ©s logiques que le structuralisme met en Ă©vidence pourraient se rapporter en derniĂšre instance Ă  l’organisation cĂ©rĂ©brale » Rechtman, 1996 64-65. 46On voit donc que LĂ©vi‑Strauss rejette l’inconscient freudien pulsionnel et singulier pour asseoir le symbolisme structuraliste sur une prĂ©tendue correspondance avec le modĂšle de la science biologique. Il renaturalise » donc la dimension symbolique au nom d’un idĂ©al de la science on pourrait dire qu’il existerait pour lui, en quelque sorte, l’idĂ©e d’un signifiĂ© naturel ». LĂ©vi‑Strauss Ă©radique la logique du signifiant singulier, arraisonne le sujet, Ă©crase sa parole, le rĂ©duisant Ă  une pure fonction au nom de la science
 En derniĂšre instance il n’hĂ©site pas Ă  ramener le paradigme symbolique Ă  un biologisme sous le thĂšme de la mĂ©taphore poĂ©tique ». Et, c’est peut‑ĂȘtre ici que le dĂ©saccord avec Lacan est le plus saillant. 47En effet, pour ce qui est du dĂ©bat qui nous intĂ©resse, nous retrouvons une rĂ©ponse trĂšs tranchĂ©e Ă  l’hypothĂšse de LĂ©vi‑Strauss formulĂ©e en 1949, Ă  savoir celle de l’isomorphisme » mĂ©taphorique est‑ce un hasard si, 28 ans plus tard, Lacan reprend en effet la question de la nature de la poĂ©sie pour dĂ©crire l’activitĂ© psychanalytique ? Mais il le fera Ă  l’opposĂ© de ce qu’aura fait LĂ©vi‑Strauss. Lacan, plutĂŽt que d’assimiler la psychanalyse Ă  une science n’hĂ©sitera pas Ă  dire, non sans provocation malicieuse, qu’elle serait une escroquerie » elle serait, d’une certaine façon, du chiquĂ©, je veux dire du semblant. [
] Il est parvenu Ă  vos oreilles que j’ai parlĂ© de la psychanalyse comme pouvant ĂȘtre une escroquerie » Lacan, 1977a. 48Cependant, s’il s’agit d’une escroquerie », encore faut‑il s’entendre sur les termes. Il les prĂ©cisera en effet la psychanalyse est peut-ĂȘtre une escroquerie, mais ce n’est pas n’importe laquelle – c’est une escroquerie qui tombe juste par rapport Ă  ce qu’est le signifiant, soit quelque chose de bien spĂ©cial, qui a des effets de sens. [
] À cet Ă©gard, la psychanalyse n’est pas plus une escroquerie que la poĂ©sie elle‑mĂȘme » Lacan 1977b. 49Lacan jusqu’à la fin de sa vie n’aura pas cĂ©dĂ© ni Ă  la tentation du scientisme, ni non plus Ă  celle de condamner de la science. Conclusion et aujourd’hui ? 27 C’est notamment non un anthropologue mais un psychanalyste qui a menĂ© cette critique particuliĂšre ... 28 C’est le cas notamment de Sulloway qui soutient que Freud Ă©tait en rĂ©alitĂ© un biologiste de l’e ... 29 Pour la petite histoire, Sulloway est chercheur au MIT. Or, ce [
] dĂ©partement allait devenir c ... 30 Citons un commentateur de ces mouvements, pour se remettre dans l’ambiance » de l’époque de la ... 50C’est donc un curieux paradoxe, peu soulignĂ© il est vrai dans l’histoire de l’anthropologie culturelle oĂč LĂ©vi‑Strauss occupe une place de premier plan, que cette Ɠuvre soit aussi celle par oĂč se rĂ©introduit le naturalisme contemporain27. Ce n’est pas un hasard si l’on retrouve les mĂȘmes rĂ©fĂ©rences Ă  l’Ɠuvre de Freud que faisait LĂ©vi‑Strauss dans les annĂ©es 50, chez des anthropologues contemporains qui tentent de biologiser la psychanalyse28. De mĂȘme que LĂ©vi‑Strauss cite les rares passages oĂč Freud mise sur les progrĂšs de la biologie contre la psychanalyse pour justifier l’hypothĂšse d’une biologisation » de la fonction symbolique, certains auteurs soutiennent que Freud Ă©tait un biologiste de l’esprit qui avait cachĂ© son inspiration biologisante en d’autres termes, les concepts fondamentaux de la psychanalyse se trouveraient dans les neurosciences29. C’est lĂ  un habile moyen d’ignorer l’Ɠuvre de Freud, mais aussi surtout celle de Lacan. Ce discours se prĂ©sente sous le masque d’une fringante modernisation scientifique », alors qu’il est Ă©videmment en son fond une rĂ©gression, un retour en arriĂšre, une dĂ©nĂ©gation de la singularitĂ© et du dĂ©sir du sujet. Cette prolifĂ©ration d’un savoir de nature scientiste n’est pas sans rappeler l’inconscient cĂ©rĂ©bral » du XIXe siĂšcle et sa prolifĂ©ration Gauchet, 1992. Or si plus personne ne se souvient aujourd’hui de la morpho‑psychologie, du constitutionalisme, ou de l’anthropomĂ©trie de Galton30 mis Ă  part quelques rares historiens des sciences, la dĂ©suĂ©tude et l’oubli qui frappent aujourd’hui ces conceptions surannĂ©es constituent assurĂ©ment le pendant du triomphe des sciences humaines contemporaines et du paradigme symbolique. Mais pour combien de temps encore ? Car force est de constater que la psychologie et l’anthropologie cognitives contemporaines sont un avatar de cette conception ancienne. Si une bataille fut autrefois gagnĂ©e, il semblerait que la guerre a dĂ©sormais repris
 Tout en se distinguant des neurosciences et de la biologie, les courants cognitivistes trouvent en ces derniĂšres la rĂ©fĂ©rence obligĂ©e Ă  leur exigence matĂ©rialiste, comme LĂ©vi‑Strauss. Et il s’agit bien lĂ  toujours du mĂȘme motif celui d’un certain idĂ©al de science que l’on cherche Ă  appliquer Ă  l’homme, quitte Ă  le faire taire, Ă  empĂȘcher sa parole. 51En tout Ă©tat de cause, rouvrir le dossier relativement oubliĂ© des rapports de l’anthropologie et de la psychanalyse et des enjeux de leurs paradigmes respectifs doit inviter Ă  poursuivre la discussion aujourd’hui. La psychanalyse interrogea radicalement le projet de toute science de l’homme et mĂȘme de toute science, pour le remettre en cause et renouveler la vieille question celle posĂ©e Ă  l’époque oĂč les sciences humaines furent fondĂ©es de savoir si la psychanalyse et l’anthropologie sont hors ou dans la science ? 31 En effet, le linguiste lui‑mĂȘme n’est-il pas linguiste que dans la mesure exacte oĂč il est lui- ... 32 On pourrait rapprocher ces travaux de Lacan de ceux de Foucault ou de Derrida, qui furent produit ... 33 Nous pensons ici aux rĂ©cents travaux d’Eric Chauvier. On peut se reporter Ă  sa thĂšse oĂč l’auteur ... 34 On ne peut Ă©viter aussi d’évoquer ici la contribution de la philosophie contemporaine comme celle ... 52La clinique, en tant que son objet est la singularitĂ© de la parole d’un sujet, interroge de maniĂšre exemplaire la question de l’objet de la science en gĂ©nĂ©ral, et donc de tout idĂ©al de science dans les sciences de l’homme. Toute prĂ©tention scientifique en tant qu’elle vise le gĂ©nĂ©ral et Ă©radique les irrĂ©gularitĂ©s du sujet, ne peut-elle pas faire l’objet d’une problĂ©matisation psychanalytique, surtout si elle prĂ©tend faire une science de l’homme »31 ? La psychanalyse, par son attention aux mots singuliers, ne pouvait peut‑ĂȘtre que dĂ©construire l’aspect fantasmatique du projet consistant Ă  Ă©laborer une science » de l’homme32. Cependant il se pourrait que ce soit aujourd’hui les recherches en anthropologie contemporaine33 qui se soit engagĂ©e plus avant dans l’investigation du paradigme symbolique quant Ă  ses consĂ©quences thĂ©oriques et pratiques34. Et, mĂȘme si Lacan ne fut pas dupe de la science lĂ  oĂč LĂ©vi‑Strauss le fut, son Ɠuvre n’a pas, bien entendu, Ă  ĂȘtre exemptĂ©e d’un travail critique. Il semble que la situation psychanalytique n’a guĂšre Ă©tĂ© inquiĂ©tĂ©e jusqu’alors par la critique postmoderne des effets de langage, qui a pour intĂ©rĂȘt de montrer les illusions prĂ©sentes dans les concepts fondateurs des disciplines. Est‑ce pour avoir poussĂ© assez loin sa pratique du langage et sa thĂ©orisation critique que, jusqu’à aujourd’hui, elle a rĂ©ussi Ă  s’en prĂ©server ? Rien n’est moins sĂ»r, mais c’est certainement de bon augure pour la psychanalyse ; comme le disait Tosquelles 1991 » ce qui caractĂ©rise la psychanalyse c’est qu’il faut l’inventer ». Top of page Bibliography Assoun Zafiropoulos M. dir., 2002. L’anthropologie psychanalytique. Paris, Anthropos Economica. Assoun Zafiropoulos M. dir., 2004. Logiques du symptĂŽme, Logiques pluridisciplinaires. Paris, Anthropos Economica. Assoun Zafiropoulos M. dir., 2007. ActualitĂ©s de la fonction symbolique. Paris, Anthropos Economica. Barthes R., 1995a. Question de tempo » in ƒuvres complĂštes, t. V. Paris, Seuil, 1997. 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Lacan et les sciences sociales. Le dĂ©clin du pĂšre 1938-1953. Paris, PUF. Top of page Notes 1 Nous entendons le terme de symbolique, ou de paradigme symbolique », au sens gĂ©nĂ©ral oĂč il s’oppose Ă  un paradigme naturaliste ou organique. Sur la question de cette notion fondatrice en sciences humaines et ses origines on peut notamment se rapporter Ă  l’article de Kremer‑Marietti 2007 qui l’inscrit dans l’hĂ©gĂ©lianisme et dont on peut retenir le commentaire suivant Symboliser est l’acte essentiellement fondateur dans le sens oĂč fonder, c’est ici poser Ă  la fois la condition de possibilitĂ© et l’accomplissement de la convention humaine, du pacte incontournable. Si la psychanalyse met au jour la topique symbolique, l’ethnologie la confirme et les sciences humaines l’impliquent ». 2 D’aprĂšs ces doctrines, le trouble psychique Ă©tait dĂ» Ă  processus neuro‑dĂ©gĂ©nĂ©ratif. 3 Il faut rappeler que Durkheim, fondateur de la sociologie, tout comme Ribot, fondateur de la psychologie en France, Ă©taient tous deux philosophes de formation. Seul Mauss, fondateur de l’ethnologie et neveu de Durkheim ne l’était pas. 4 La citation complĂšte mĂ©rite l’attention pour donner un aperçu de son propos Il n’y a pas d’autres causes que des causes naturelles. Il n’y a pas d’exceptions aux lois de la physique. Dans le social, on est confrontĂ© au mĂȘme matĂ©riel » citĂ© par Dosse, 1995 247. 5 Sur ces questions on se reportera Ă  l’excellente critique de Bernard Juillerat 2001 9-38 concernant cette approche naturaliste en gĂ©nĂ©ral. Elle constitue notre rĂ©fĂ©rence en la matiĂšre. 6 C’est notamment le cas du trĂšs mĂ©diatisĂ© Livre noir de la psychanalyse oĂč les auteurs, aprĂšs avoir critiquĂ© la psychanalyse, font en fin d’ouvrage l’apologie des thĂ©rapies neuro‑comportementales Meyer, 2005. 7 Comment ne pas voir que les rĂ©cents dĂ©bats autour de l’efficacitĂ© thĂ©rapeutique de la psychanalyse en France autour de l’amendement Accoyer s’inscrivent aussi dans ce mĂȘme phĂ©nomĂšne Ă©valuatif inspirĂ© des approches cognitives anglo-saxonnes ? 8 C’est le cas d’une lecture qui semble devenir frĂ©quente et qui, mĂȘme si elle est incontestablement fĂ©conde philosophiquement, peut laisser de cĂŽtĂ© certaines questions spĂ©cifiques aux Ɠuvres Maniglier, 2006. 9 En effet, les rapports de Lacan Ă  LĂ©vi‑Strauss ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© remarquablement explorĂ©s mais de maniĂšre diffĂ©rente. Lacan serait d’abord tributaire de Durkheim, puis son retour Ă  Freud se ferait par LĂ©vi‑Strauss Ă  qui il devrait l’essentiel de ses concepts Zafiropoulos, 2001, 2003. Dans une lecture complĂ©mentaire Ă  cette derniĂšre, nous insisterons quant Ă  nous sur leurs diffĂ©rences et sur la fĂ©conditĂ© de la lecture lacanienne de LĂ©vi‑Strauss. 10 On ne prĂ©sentera pas ici l’ensemble des recherches d’anthropologie psychanalytique qui furent menĂ©es depuis plus d’un siĂšcle de recherche de l’anthropologie amĂ©ricaine avec Margaret Mead et les culturals studies du dĂ©but du siĂšcle, jusqu’aux dĂ©veloppements de Roheim, de DĂ©vereux ou de Bastide en France jusqu’à la fin des annĂ©es 1970. On peut notamment se reporter sur ces questions Ă  la prĂ©face de François Gantheret 1993 Ă  Totem et Tabou qui dĂ©gage ces aspects. 11 Depuis L’oedipe africain d’Ortigues 1966 la psychanalyse inspirĂ©e de Lacan n’a pas exprimĂ© grand-chose sur l’anthropologie semble t‑il. De plus, si dans la premiĂšre Ă©dition de ce livre, rĂ©fĂ©rence est faite aux concepts lacaniens, il n’en sera plus de mĂȘme dans la 3e Ă©dition 1984. Au fond, Ortigues n’était‑il pas avant tout philosophe ? On peut se reporter au numĂ©ro consacrĂ© par L’Homme qui lui rend hommage – l’étendue de son Ɠuvre dĂ©borde largement le champ de la psychanalyse on regardera notamment l’article de Vincent Descombes, 2005 – ainsi qu’à l’entretien de Simone Gerber et Alex Raffy dans la revue Le coq HĂ©ron qui fait notamment Ă©tat de la clinique africaine dans les annĂ©es cinquante 2004. Cependant, une autre tentative s’élabore et s’affirme comme incontournable aujourd’hui. Cette autre anthropologie psychanalytique vise Ă  intĂ©grer les avancĂ©es des recherches psychanalytiques, notamment cliniques, et les avancĂ©es des recherches en sciences sociales Assoun & Zafiropoulos, 2001, 2004, 2007. Notre travail est proche de cette perspective. 12 On pense ici notamment Ă  l’ouvrage de Favret‑Saada qui fit date, Les mots, la mort, les sorts la sorcellerie dans le bocage 1977. 13 Mieux encore, comme on le sait, elle‑mĂȘme en dĂ©pend la production des faits de laboratoire s’inscrit elle aussi dans la culture et la science est imbibĂ©e de valeurs Latour & Wooglar, 1988. 14 Comme nous le verrons Lacan dĂ©veloppe un certain rapport de la psychanalyse Ă  la science. Il ne s’agit certainement pas de tomber dans la caricature anti‑scientifique, mais de distinguer la science de la psychanalyse, tout en essayant d’élucider leurs liens. 15 Cette affirmation mĂ©riterait bien entendu de plus longs dĂ©veloppements, que nous n’avons pas les moyens d’exposer ici. 16 C’est‑à‑dire au sens oĂč l’on parle d’une science physique. 17 Au‑delĂ  de leurs diffĂ©rences, ces deux auteurs plutĂŽt tenus Ă  l’écart du dĂ©bat aujourd’hui postulent davantage qu’il existe une diffĂ©rence de nature ontologique entre la pensĂ©e magique et la pensĂ©e rationnelle. 18 Le concept d’abrĂ©action se trouve essentiellement valorisĂ© dans les premiĂšres Ă©laborations thĂ©oriques freudiennes conçues sur le modĂšle de la catharsis. L’abrĂ©action en psychanalyse consiste en une dĂ©charge Ă©motionnelle par laquelle un sujet se libĂšre de l’affect attachĂ© Ă  un Ă©vĂ©nement traumatique ou souvenir d’un Ă©vĂ©nement traumatique, lui permettant ainsi de ne pas devenir ou rester pathogĂšne Laplanche & Pontalis, op. cit.. 19 » Pour les imagos, en effet, dont c’est notre privilĂšge que de voir se profiler, dans notre expĂ©rience quotidienne et la pĂ©nombre de l’efficacitĂ© symbolique, les visages voilĂ©s, – l’image spĂ©culaire semble ĂȘtre le seuil du monde visible 
 » Lacan, 1966d 95. 20 MalgrĂ© sa tentative et son rapprochement avec Einstein, il n’échappa au feu de la critique de Popper qui paraĂźt deux ans plus tard 1988. 21 Nous reprenons ici les analyses classiques de Milner 2000. 22 Des distinctions sont lĂ  encore Ă  faire entre le chaman et le psychanalyste. Pour l’un, il s’agit de la vĂ©ritĂ© comme cause efficiente son domaine sont les signifiants naturels ; la magie qu’il dĂ©clenche provient du fait qu’il manipule de signifiants naturels tonnerre, pluie, mĂ©tĂ©ores et miracles, pour le psychanalyste, Lacan parle de la vĂ©ritĂ© comme cause matĂ©rielle puisqu’il s’agit de la matĂ©rialitĂ© » de la parole qui est sans rapport avec la nature Lacan 1966c. 23 Pour rendre compte de ce dĂ©ni Lacan va analyser l’acte fondateur de Descartes du cogito, en tant que sujet de la science. La possibilitĂ© du cogito et de la fondation de la science moderne par Descartes ne reposait-elle pas en effet sur l’idĂ©e d’une mathesis universalis, c’est‑à‑dire d’un langage qui, prenant la mathĂ©matique comme modĂšle, pourrait rendre compte de tous les phĂ©nomĂšnes ? Lacan dans Les problĂšmes cruciaux pour la psychanalyse leçon du 9 juin 1965 indique bien que le cogito cartĂ©sien dĂ©finit les rapports du sujet au savoir comme Ă©tant le sujet de la connaissance. En d’autres termes, si le cogito fonde le sujet de la science et son langage, c’est aussi en excluant le sujet il y a un je pense qui est savoir sans le savoir » ibid.. Le je pense » n’a plus de rapport avec le suis » c’est au contraire dans les ratages, lapsus, symptĂŽmes que je » trouve son statut de sujet. La condition de sujet parlant sera toujours d’ĂȘtre divisĂ©e on ne se rĂ©vĂšle jamais autrement Ă  soi-mĂȘme que dans un mi‑dire de sa parole, car la vĂ©ritĂ©, contrairement Ă  la certitude de la science, n’est pas toute ». Le langage de la science est en quelque sorte l’envers de la parole du sujet. 24 Ni la psychanalyse ni la science ne relĂšvent du progrĂšs, car contrairement Ă  ce qu’on s’imagine, la science tourne en rond, et nous n’avons pas de raison de penser que les gens du silex taillĂ© avaient moins de science que nous. La psychanalyse, notamment, n’est pas un progrĂšs... c’est un biais pratique pour mieux se sentir » Lacan, 1977. 25 Plus tard c’est la dimension du rĂ©el qui prendra le pas sur les deux autres. 26 On peut remarquer au passage que le geste de LĂ©vi‑Strauss est d’autant plus retord » qu’il s’appuie sur deux suggestions isolĂ©es de Freud, oĂč le pĂšre de la psychanalyse Ă©voque la possibilitĂ© d’un anĂ©antissement de la psychanalyse par le progrĂšs de la science objectiveces remarques se trouvent dans Au delĂ  du principe de plaisir Freud, 1968 78,et dans les nouvelles confĂ©rences Freud, 1984 [1933] 198. 27 C’est notamment non un anthropologue mais un psychanalyste qui a menĂ© cette critique particuliĂšre de LĂ©vi‑Strauss, notamment dans un livre qui s’intitule La causalitĂ© psychique Green,1995. 28 C’est le cas notamment de Sulloway qui soutient que Freud Ă©tait en rĂ©alitĂ© un biologiste de l’esprit » 1992. Il n’en demeure pas moins que Freud a malgrĂ© tout posĂ© l’autonomie du psychisme et mis en garde la psychanalyse face Ă  la tentation d’une main mise par la mĂ©decine psychiatrique. Freud, mĂ©decin de formation, s’était Ă©cartĂ© peu Ă  peu de l’approche biologisante et mĂ©dicale de la psychiatrie. 29 Pour la petite histoire, Sulloway est chercheur au MIT. Or, ce [
] dĂ©partement allait devenir celui des sciences cognitives, ardent dĂ©fenseur des thĂšses de l’évolutionnisme social et historien des sciences spĂ©cialiste du darwinisme
 » selon Michel Plon, qui le prĂ©sente en introduction. 30 Citons un commentateur de ces mouvements, pour se remettre dans l’ambiance » de l’époque de la thĂšse lacanienne Physiologues et mĂ©decins, surtout observateurs du corps, ont dĂ©crit des morpho‑types et des biotypes constitutions, plutĂŽt anatomiques ; tempĂ©raments, plutĂŽt physiologiques, auxquels ils ont rattachĂ© des traits de caractĂšre de nature psychologique, tandis que psychologues et moralistes ont plus particuliĂšrement nommĂ© caractĂšres depuis ThĂ©ophraste les structures psychologiques fondamentales sous‑jacentes Ă  la personnalitĂ© et susceptibles de regroupement ; des morphopsychologues ont tentĂ© de trouver des corrĂ©lations entre caractĂšres et morphotypes » Torris, 1972. 31 En effet, le linguiste lui‑mĂȘme n’est-il pas linguiste que dans la mesure exacte oĂč il est lui-mĂȘme un sujet parlant ? » se demande Milner Ă  juste titre Dans certains cas – notamment, quand il Ă©tudie sa propre langue –, le retour sur soi lui est ainsi constamment imposĂ© ; mais de toute maniĂšre, Ă  supposer mĂȘme qu’il Ă©tudie une langue qui ne soit pas la sienne, il ne peut l’étudier sans la faire sienne, si peu que ce soit. Il s’établit donc toujours une coĂŻncidence entre l’observateur et l’observĂ© ; cela ne manque pas de crĂ©er une structure paradoxale » Milner, 2004. 32 On pourrait rapprocher ces travaux de Lacan de ceux de Foucault ou de Derrida, qui furent produits dans des pĂ©riodes proches
 sauf que ces philosophies vont jusqu’à dĂ©faire le sujet lui-mĂȘme. De plus, cette idĂ©e que la science ne s’assimile pas Ă  la vĂ©ritĂ© se trouve chez Lacan bien avant les annĂ©es cinquante en 1936 notamment dans un article intitulĂ© Au delĂ  du principe de rĂ©alitĂ© » qu’il consacre Ă  la psychanalyse et Ă  Freud [
] la science peut s’honorer de ses alliances Ă  la vĂ©ritĂ© ; elle peut se proposer comme son phĂ©nomĂšne et sa valeur ; elle ne peut d’aucune façon l’identifier pour sa fin propre » Lacan, 1966b 78. Et c’est ainsi qu’il s’exprimait encore dans son sĂ©minaire du 15 novembre 1977 Lacan, 1977d » Ce que j’ai Ă  vous dire, je vais vous le dire, c’est que la psychanalyse est Ă  prendre au sĂ©rieux, bien que ce n’est pas une science. Ce n’est mĂȘme pas une science du tout. Parce que comme l’a montrĂ© surabondamment un nommĂ© Karl Popper, c’est que ce n’est pas une science parce que c’est irrĂ©futable. C’est une pratique qui durera ce qu’elle durera, c’est une pratique de bavardage. Et aucun bavardage n’est sans risque ». 33 Nous pensons ici aux rĂ©cents travaux d’Eric Chauvier. On peut se reporter Ă  sa thĂšse oĂč l’auteur s’appuie sur la micro observation et sur une pragmatique du langage pour dĂ©crire sa propre famille 2003. Comme le faisait remarquer un Ă©minent anthropologue, cette anthropologie consiste dans le recueil de nos BOV, c’est-Ă -dire dans l’écoute de la bande originale de nos vies. On peut aussi se reporter notamment Ă  son dernier ouvrage 2008 oĂč l’auteur investit une institution qui s’occupe du placement familial. 34 On ne peut Ă©viter aussi d’évoquer ici la contribution de la philosophie contemporaine comme celle de Judith Buttler qui montre les effets normatifs de toute thĂ©orie Butler, 2002, et dont une partie du travail consiste dans une critique et une reprise des donnĂ©es de la psychanalyse. Le nĂ©ophyte se reportera utilement Ă  son recueil d’entretiens Butler, 2005.Top of page References Bibliographical reference Florent Gabarron-Garcia, De l’anthropologie de la psychanalyse Ă  la psychanalyse de l’anthropologie », Journal des anthropologues, 116-117 2009, 69-104. Electronic reference Florent Gabarron-Garcia, De l’anthropologie de la psychanalyse Ă  la psychanalyse de l’anthropologie », Journal des anthropologues [Online], 116-117 2009, Online since 01 June 2010, connection on 24 August 2022. URL ; DOI of page Copyright Journal des anthropologuesTop of page Le couple en psychanalyseFusion – Confusion – DĂ©fusion. Jean-Antoine Watteau – L’Amant anxieux, 1719 Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lĂąches, mĂ©prisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dĂ©pravĂ©es ; le monde n’est qu’un Ă©gout sans fond oĂč les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces ĂȘtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompĂ©s en amour, souvent blessĂ© et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arriĂšre et on se dit j’ai souffert souvent, je me suis trompĂ© quelquefois ; mais j’ai aimĂ©. C’est moi qui ai vĂ©cu, et non pas un ĂȘtre factice créé par mon orgueil et mon ennui. »Alfred de Musset – On ne badine pas avec l’amour Les motions pulsionnelles originelles Les motions pulsionnelles originelles doivent satisfaire les besoins d’une dĂ©pendance absolue du nourrisson. Union d’élĂ©ments distincts en un tout homogĂšne, la fusion est la relation biologique puis affective obligĂ©e au cours de laquelle un individu est dans l’impossibilitĂ© de se diffĂ©rencier de l’ la naissance cette symbiose se poursuit par l’allaitement qui continue Ă  rendre dĂ©pendant le bĂ©bĂ© de sa relation fusionnelle passe Ă©galement par les soins que prodigue la mĂšre Ă  son enfant Cf. Winnicott.C’est la pĂ©riode du narcissisme primaire dĂ©signe un Ă©tat prĂ©coce oĂč l’enfant investit sa libido sur lui-mĂȘme. L’archĂ©type en est la vie intra-utĂ©rine. Le rĂŽle de l’autre revĂȘt nĂ©anmoins une fonction fondamentale pour l’ontogĂ©nĂšse du fƓtus puis le nourrisson se construit en intra-subjectivitĂ© et en intersubjectivitĂ©, deux conditions du dĂ©veloppement corporel, affectif, cognitif, personnel, culturel, relationnel qui sont construction est permise par le jeu des Ă©motions et des compĂ©tences prĂ©coces eu Ă©gard au narcissisme secondaire dĂ©signe le retournement sur le moi de la libido, retirĂ©e de ses investissements objectaux et Ă  la relation d’ la relation d’objet, le rĂŽle de l’autre entraĂźne vers toujours plus d’indĂ©pendance, les besoins devenant de plus en plus individuels, prĂ©cis, diffĂ©renciĂ©s, en direction de la mĂšre et du pĂšre puis concernant les Ă©ducateurs, la fratrie, les grands-parents, la parentĂšle, les semblables, l’autre sexe, l’étranger, les que le sujet se construit par identifications successives et par les dĂ©passements logiques de ces identifications par les consĂ©quences des sĂ©parations, en particulier sur le plan sont ces allers et retours entre narcissisme secondaire et relation d’objet, allers et retours entre soi et l’autre, qui permettent Ă  la personne d’advenir petit Ă  petit Ă  l’ d’allers vers l’objet et de retours vers soi permet l’apprentissage de la sĂ©paration, condition sine qua non du dĂ©veloppement de la personne susceptible de devenir pour autrui un autre digne de ce nom. Les motions pulsionnelles, donc, propres Ă  satisfaire les besoins fondamentaux, entre autres Ă  l’origine de la tendance Ă  vouloir faire couple copuler, pour la sauvegarde de l’espĂšce, grĂące aux juxtapositions des pulsions de vie p. sexuelles, p. d’autoconservation, p. du moi, ces motions doivent s’assouplir suffisamment pour se dĂ©placer Ă  l’intĂ©rieur du dĂ©sir d’une personne pour une autre dans l’intra- et l’ doivent aussi pouvoir changer d’objet si l’autre du couple ne convient pas, de maniĂšre partielle ou radicale, de maniĂšre temporaire ou ces motions doivent s’adapter, plus qu’à l’autre, Ă  son propre dĂ©sir. C’est le jeu dialectique entre son propre dĂ©sir et le dĂ©sir de l’autre qui rendent le couple possible. Quelquefois ça ne marche pas et on s’obstine. Pourquoi ? Pour rĂ©pĂ©ter une impossibilitĂ© ancienne et, ainsi, la neutraliser, pour comprendre cette impossibilitĂ©, et y remĂ©dier, la rĂ©parer ou bien encore pour la prendre en compte. L’excĂšs comme confusion J’introduis le dĂ©veloppement de l’excĂšs contenu dans l’ambivalence fusionnelle par la description freudienne de l’affect originel en dĂ©crivant le cheminement de ses motions originelles qui donnent une idĂ©e du couple fusionnel Ces motions primitives doivent avoir suivi une longue voie de dĂ©veloppement avant que leur mise en activitĂ© soit admise chez l’adulte. Elles sont inhibĂ©es, dirigĂ©es vers d’autres buts et d’autres domaines, elles entrent dans des fusions les unes avec les autres, changent leurs objets, se retournent en partie sur la personne propre. Des formations rĂ©actionnelles contre certaines pulsions donnent l’illusion d’une transformation de celles-ci quant au contenu, comme si l’égoĂŻsme s’était fait altruisme et la cruautĂ© compassion. Ce qui favorise ces formations rĂ©actionnelles, c’est que maintes motions pulsionnelles surviennent presque dĂšs le dĂ©but par couples d’opposĂ©s _ Ă©tat de choses trĂšs remarquable, Ă©tranger au savoir populaire et que l’on a nommĂ© l’ »ambivalence de sentiment . Ce qu’il y a de plus facile Ă  observer et Ă  maĂźtriser par l’entendement, c’est le fait qu’aimer avec force et haĂŻr avec force se trouvent si frĂ©quemment rĂ©unis chez la mĂȘme personne. La psychanalyse ajoute Ă  cela qu’il n’est pas rare que les deux motions de sentiment opposĂ©es prennent la mĂȘme personne pour objet. »Sigmund Freud – ConsidĂ©rations actuelles sur la guerre et la mort Les conditions actuelles et archaĂŻques de cette confusion dans le couple sont IdĂ©alisation du partenaire, transfert parental, angoisse d’abandon ; narcissisme blessĂ©, faible confiance en soi, mĂ©sestime de soi. La dĂ©pendance est tributaire d’une idĂ©alisation, en bien ou en mal attribution de pouvoir, d’une rĂ©actualisation Ɠdipienne un choix de partenaire par transfert, avec angoisse d’abandon la rupture est anticipĂ©e, voire provoquĂ©e.L’étiologie est celle d’un narcissisme blessĂ© image de soi altĂ©rĂ©e, auquel succĂšde une faible confiance en soi absence de construction en autonomie, Ă  laquelle succĂšde une mĂ©sestime de soi dĂ©calage entre un moi cohĂ©rent et trophique et un moi vacillant et dysphorique.Ainsi, Ă  partir d’une pĂ©riode de trauma, le sujet va chercher l’inverse du parent traumatisant, le double du parent traumatisant, une partie de ce parent inverse ou double. Le couple, outre son rĂŽle dans les toutes premiĂšres annĂ©es de la vie de l’enfant, prend toute sa signification et son importance au moment de l’ƒdipe, moment culminant de la diffĂ©rence des sexes, de la diffĂ©rence des gĂ©nĂ©rations, des interdits, de la nomination, c’est Ă  dire au moment oĂč l’enfant va devoir inventer son identitĂ© et trouver un sens Ă  sa propre crise de l’ƒdipe est d’ailleurs rĂ©actualisĂ©e Ă  chaque Ă©preuve rencontrĂ©e par la personne, adolescence, sĂ©paration, crise de couple lui ou ses parents, crise de milieu ou de fin de vie, crise des dizaines d’annĂ©es.En cela, les crises sont des occasions de rĂ©organisation de la personnalitĂ©, qui verront rĂ©apparaĂźtre les modalitĂ©s des expĂ©riences et des Ă©tats vĂ©cus de la personne fixĂ©s Ă  la premiĂšre crise Ɠdipienne des cinq ans. Ce que je vous propose, c’est qu’à l’obligation de fusion, qui provient de la fusion infantile avec la mĂšre, en Ă©vitant la confusion de la mĂ©sentente du couple, doit succĂ©der la ne s’agit plus de former un avec l’autre, mais au contraire d’ĂȘtre ensemble en pleine indĂ©pendance des s’agit lĂ  non seulement de la responsabilitĂ© de la mĂšre good-enough mother » mais aussi du pĂšre protecteur de la fusion-dĂ©fusion du couple mĂšre-enfant, et pont entre les deux, lesquels au passage doivent rĂ©aliser l’ƒdipe pendant lequel la dialectique de l’amour – haine est d’actualitĂ©. Le rĂŽle du pĂšre Le pĂšre est perçu d’emblĂ©e par le bĂ©bĂ© comme un objet relationnel mis en Ă©vidence en psychologie du dĂ©veloppement, un objet rĂŽle est de relativiser, par le systĂšme dyadique, le duo formĂ© par la mĂšre et son bĂ©bĂ©, tout en l’ effet, dĂšs les premiers mois, l’enfant s’ajuste aux interactions qui se nouent entre le pĂšre et la mĂšre, comme on le voit dans les Ă©changes modalitĂ©s d’attachement, de deux façons diffĂ©rentes, se font pour le bĂ©bĂ© autant avec le pĂšre qu’avec la mĂšre. Il est donc dĂšs le dĂ©but confrontĂ© Ă  l’altĂ©ritĂ©, la tiercĂ©itĂ©, faudrait-il pĂšre n’a pas seulement une fonction d’interdiction Ɠdipienne et parce qu’il sert de fonction d’appui, de support – apte Ă  approuver, Ă  relativiser, Ă  nuancer ambivalence – Ă  la fonction maternelle, le pĂšre permet Ă  la mĂšre de s’investir dans sa prĂ©occupation maternelle primaire. Il attĂ©nue les angoisses et les vicissitudes Ă©motionnelles que suppose la relation fusionnelle mĂšre-bĂ©bĂ©. Il protĂšge la relation entre les deux, et, par lĂ , la confirme le narcissisme de la mĂšre rendu prĂ©caire par l’expĂ©rience de la maternitĂ© et de ses transformations, comme, d’ailleurs, la mĂšre doit veiller au narcissisme du pĂšre, soumis Ă©galement Ă  une rĂ©organisation psychique trĂšs parce qu’il rĂ©unit la mĂšre et le bĂ©bĂ©. Il a pour fonction de faire se concilier la mĂšre et le bĂ©bĂ© en assurant les conditions du lien ainsi que sa propre importance. En ce sens il joue le rĂŽle d’un passage, complexe, dont la fonction est Ă  la fois de sĂ©parer et de rĂ©unir en mĂȘme temps. Le passage paternel permet au nourrisson de procĂ©der Ă  des allers et retours entre la fusion et l’identitĂ© propre sans risquer de tomber dans le vide de l’ position des trois figures de la tiercĂ©itĂ© est antĂ©rieure Ă  celle du triangle Ɠdipien et, cependant, elle le pĂšre protĂšge donc le lien Ă  la fois affectif et nourricier – selon les deux acceptions physiologique et affective – entre la mĂšre et le bĂ©bĂ©. Pour que la pulsion d’auto-conversation puisse s’exercer pour le bĂ©bĂ©, il est nĂ©cessaire que le pĂšre protĂšge ces moments par sa fonction de prĂ©sence et de Ă  la mĂšre, au pĂšre et au bĂ©bĂ© de communiquer tout en faisant en sorte qu’ils soient protĂ©gĂ©s des tensions externes et internes reprĂ©sente bien une partie du rĂŽle du pĂšre, qui va au-delĂ  de la reprĂ©sentation de la Loi symbolique et de la castration. Couple et dĂ©pendance affective Le pĂšre et la mĂšre doivent conjointement assurer la possibilitĂ© pour le bĂ©bĂ© de les discerner, de les identifier en tant que tels, mais aussi d’ĂȘtre confrontĂ© Ă  un objet en soi, le couple. Le couple permet d’organiser chez le bĂ©bĂ© le rapport Ă  l’altĂ©ritĂ©, Ă  la diffĂ©renciation de ce qui est permis de ce qui est interdit, Ă  la diffĂ©renciation des sexes, Ă  la diffĂ©renciation des gĂ©nĂ©rations, Ă  la diffĂ©renciation des couple reprĂ©sente la Loi symbolique, reprĂ©sentante de l’ordre symbolique, lesquels ouvrent Ă  la possibilitĂ© plus gĂ©nĂ©rale si importante pour le dĂ©veloppement de l’enfant, de la symbolisation, c’est Ă  dire d’abord aux langages et Ă  l’ que tout cela soit possible, il est nĂ©cessaire que le parental et l’érotique soient bien distincts, et que le couple parental ne soit pas fusionnel, lorsque l’enfant paraĂźt. Le couple qui pourrait ĂȘtre fusionnel doit donc conjointement s’accompagner de la relation de dĂ©fusion, pour que les adultes laissent et observent l’enfant dĂ©couvrir son territoire psychique, ceci afin que le narcissisme de l’enfant autorisant la confiance en soi et l’estime de soi puisse prendre toute sa place. Si le couple dĂ©veloppe bien ses diffĂ©rences et ses solidaritĂ©s, les fonctions maternelles et paternelles se retrouveront dans chaque individu, les parents ayant constituĂ© une partie de cette enveloppe psychique dont parle Anzieu, pour fondement du jeu de la bisexualitĂ© Houzel parle de la combinaison, au sein de la personne, des qualitĂ©s de soliditĂ© et de rĂ©sistance de l’enveloppe au pĂŽle paternel, et de ses qualitĂ©s de rĂ©ceptivitĂ© et de contenance au pĂŽle maternel. Pour que l’ƒdipe s’accomplisse, qui commence avant mĂȘme la naissance de l’enfant, qui concerne l’ƒdipe parental et la place des dĂ©sirs inclus dans le dĂ©sir d’enfant dans la vie de chacun des parents, la solution pour l’enfant est de faire couple avec chacun des deux parents selon des modalitĂ©s comparables mais le paradis perdu est alors la grande question, constituer le phallus comme symbole de la place de l’enfant dans le couple, afin que puisse se dĂ©velopper un nouveau narcissisme, qui doit commencer Ă  se diriger vers des ces objets vont-ils pouvoir correspondre Ă  cette demande, c’est une deuxiĂšme grande des membres du couple parental formeront-ils avec l’enfant un couple, selon des modalitĂ©s diffĂ©rentes, Ă  des moments diffĂ©rents, dans des relations diffĂ©rentes, ou bien les stratĂ©gies relationnelles, interactionnelles, symboliques et fantasmatiques de l’enfant se heurteront-ils Ă  un bloc inamovible et fermĂ© ?Faute de le savoir d’emblĂ©e, l’enfant veut ĂȘtre le centre de l’attention des deux parents, positivement ou nĂ©gativement. Si cela n’est pas possible, il va tenter de faire couple avec l’un des deux parents, quitte Ă  exclure l’autre parent, et en risquant de perdre l’amour de ce parent. Au parent en question de revenir dans le jeu. Plusieurs solutions peuvent se jouer en mĂȘme temps ou Ă  des pĂ©riodes qu’un divorce, qu’une sĂ©paration, que des disputes ont pour effet de faire advenir dans l’économie psychique de l’enfant ou de l’adolescent une intense d’un cĂŽtĂ©, si la stratĂ©gie de faire couple avec les deux parents marche trop bien, le couple est cela ne marche pas assez, c’est l’enfant qui est exclu. C’est le couple autre cĂŽtĂ©, si c’est la stratĂ©gie de faire couple avec l’un des deux parents qui marche trop bien, l’un des deux du couple se sent cela ne marche pas assez bien, c’est l’enfant qui est complet complexifie encore cette est donc nĂ©cessaire que le systĂšme Ɠdipien soit contenu par un ensemble de limites instituĂ©es par les parents suffisamment et bien posĂ©es sur les interdits et les permissions, sur la diffĂ©rence des sexes et celle des gĂ©nĂ©rations, sur l’obligation des nominations, de façon que soit fondĂ©e la personnalitĂ© de l’enfant sur des bases saines et fondatrices, pour Ă©viter la dĂ©gĂ©nĂ©rescence personnelle ou bien son hypertrophie. Christiane Joubert simplifie le couple ainsi Couple normalement nĂ©vrosĂ© liens d’alliance libidinauxCouple anaclitique liens Ă©tablis sur la crainte de la perteCouple narcissique liens Ă©tablis sur la fusion NB question subsidiaire – Qu’est ce que c’est que la dĂ©termination sexuelle ? Le sexe d’un individu peut ĂȘtre dĂ©fini Ă  trois niveaux qui correspondent Ă  trois Ă©tapes chronologiques de la diffĂ©renciation sexuelle. On dĂ©fini tout d’abord le sexe gĂ©nĂ©tique qui est dĂ©terminĂ© Ă  la fĂ©condation et qui dĂ©pend de la nature des chromosomes sexuels. Le sexe gonadique c’est-Ă -dire la prĂ©sence d’ovaires ou de testicules, il est dĂ©terminĂ© pendant la vie fƓtale et dĂ©terminĂ© par la gĂ©nĂ©tique. Enfin le sexe somatique qui s’établit pendant deux pĂ©riodes diffĂ©rentes 1 – Vie fƓtale et nĂ©onatale = apparition des caractĂšres sexuels primaires = caractĂšre sexuels indispensable Ă  la reproduction mise en place du tractus gĂ©nital, des organes gĂ©nitaux externes et la mise en place d’élĂ©ment du SNC 2 – PubertĂ© = apparition des caractĂšres sexuels secondaires qui ne sont pas indispensables Ă  la conception d’un individu pilositĂ©, glande mammaire, gravitĂ© de la voix, mise en place des dimorphismes sexuels En gĂ©nĂ©ral il y a correspondance entre ces trois » sexes, la diffĂ©rentiation sexuelle est donc sĂ©quentielle, ordonnĂ©e et consĂ©quente puisque tout dĂ©pend du sexe gĂ©nĂ©tique dans les cas de l’individuation et de la diffĂ©renciation. Nicolas Koreicho – Janvier 2014 – Institut Français de Psychanalyse 34RL1H3 Copyright Institut Français de Psychanalyse Accueil Les membres Recherche Inscription S'identifier Contacts Annuaire Psy Librairie Psy Charte 1 31935 strapeti Nouveau membre Un problĂšme avec les hommes, rapport au pĂšre? Bonjour Ă  tous,J'ai 27 ans et depuis que j'ai 15 ans je n'ai cessĂ© d'ĂȘtre en couple. J'ai vĂ©cu trois grandes histoires d'amour entrecoupĂ©es de rupture durant lesquelles j'ai eu des histoires plus brĂšves. Bref, je n'ai jamais Ă©tĂ© seule et j'ai toujours retrouvĂ© rapidement une relation stable le hasard... ou pas.... J'ai eu la chance de toujours tomber sur des hommes qui m'ont profondĂ©ment aimĂ©e et ont tout fait, tout donnĂ© pour que je sois heureuse et je dois l'avouer, Ă  leurs dĂ©pends. En effet, malgrĂ© l'amour que j'ai ou que j'ai eu pour eux, je me suis bien souvent trop souvent mal comportĂ©e je peux me montrer exigeante, mĂ©chante, Ă©gocentrique et j'en passe. MalgrĂ© cela ils sont toujours restĂ©s auprĂšs de moi malgrĂ© des ultimatums. C'est toujours moi qui ai mis fin Ă  la relation car je nous mettais dans une situation de non retour mĂ©sentente totale. Voici mon analyse je fais tout pour pousser l'autre Ă  bout, je repousse les limites au maximum comme si je les testais et comme si je leur en voulais de quelque chose, j'ai souvent l'impression d'agir comme une petite fille capricieuse, j'en suis consciente et pourtant... c'est plus fort que moi. Je regrette toujours mes comportements et m'excuse mais je recommence toujours. Et pourtant, lorsqu'ils menacent de me quitter je le vis comme un vĂ©ritable abandon, je suis en dĂ©tresse. Ce qui m'alarme c'est que je me comporte de cette maniĂšre exclusivement avec mes conjoints et mes parents donc les personnes que j'aime le voilĂ , je sais que l'enfance et certaines maltraitances jouent sur les comportements. A 27 ans je ne vois pas ce problĂšme se rĂ©gler et je m'inquiĂšte. J'ai une histoire familiale difficile mon frĂšre est trĂšs malade depuis des annĂ©es psychiatrie, ma mĂšre est dĂ©pressive et trĂšs caractĂ©rielle, mon pĂšre alcoolique frappait ma mĂšre et nous sommes partis lorsque j'avais 5 ans. Les rares images qui me restent de ma petite enfance sont des images de violence. J'avais une relation privilĂ©giĂ©e avec mon pĂšre Ă©tant enfant, mais en grandissant je me suis Ă©loignĂ©e de lui, il n'a jamais aidĂ© ma mĂšre pour nous Ă©lever, il a Ă©tĂ© totalement absent dans notre Ă©ducation. Ne supportant pas de le voir alcoolisĂ© j'ai refusĂ© Ă  13 ans de continuer Ă  aller chez lui le week end. Depuis je le vois quand il vient nous voir avec mon frĂšre, deux fois par an. J'en souffre mais je n'arrive pas Ă  l'intĂ©grer dans ma vie, je n'y suis plus habituĂ©e, je me suis construite sans lui. En parallĂšle j'ai eu des rapports trĂšs difficiles avec ma mĂšre, et j'ai trĂšs mal vĂ©cu la maladie de mon frĂšre schizophrĂ©nie puisque j'ai assistĂ© Ă  certains de ses dĂ©lires Ă©tant jeune. Au final j'ai rĂ©ussi Ă  me construire, terminer mes Ă©tudes, je suis devenue professeur, je voyage beaucoup, j'ai des amis fidĂšles, des gens qui m'aiment, j'ai tout pour ĂȘtre heureuse. Mais mes problĂšmes de couple me font penser que je veux boycotter ces relations, toujours les mettre Ă  l'Ă©preuve. J'ai l'impression d'avoir un problĂšme avec les hommes avec qui je suis en couple et de rĂ©pĂ©ter toujours le mĂȘme schĂ©ma. Qu'en pensez-vous? Hors ligne 2 34137 Re Un problĂšme avec les hommes, rapport au pĂšre? Bonsoirds ce que vous dites il y aurait comme une rĂ©pĂ©tition de ce que vous connaissez depuis l'enfance le climat conflictuel entre vos parents, l'ambiance se passe comme si vous recherchez ce que vous connaissez bien depuis longtemps s&ns parvenir Ă  "inventer" une autre maniĂšre d' serait profitable d'entamer une pensez vous ?? Nicole ROBBERECHTSPsychologue-PsychanalysteParis -0624611082 Hors ligne voir aussi dans la librairie du site ...Partagez cette page sur Facebook ou Twitter Aller... » Pages 1 Les propos tenus sur cette page n'engagent que leurs auteurs respectifs. Psychanalyse en Ligne n'est pas responsable du contenu textuel qui est la seule responsabilitĂ© des membres inscrits. Les citations d'ouvrage ou contenus Internet sont la propriĂ©tĂ© de leurs auteurs. 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